À l'occasion du centenaire de sa mort, le château de Compiègne rend hommage à la dernière souveraine des Français. À travers ses vêtements, de sa jeunesse en Espagne jusqu'à la fin de sa vie, l'impératrice a su dévoiler son tempérament et garder toute son élégance.
Ils trônent désormais dans la salle du bal. Ces vêtements qu'elle a gardé comme des reliques, témoins des moments particuliers de sa vie.
Il y a 100 ans que l'impératrice Eugénie est morte, et à cette occasion de château de Compiègne a décidé de lui rendre hommage en mettant en avant ses collections. "Certains de ces vêtements ont été transmis par des proches et donc ils ont vraiment une connotation émotive et sentimentale très forte", confie Laure Chabanne, conservatrice du patrimoine au Musée de Compiègne.
Comme ce boléro par exemple. Un souvenir de sa jeunesse dans le sud de l'Espagne qui l'a vu grandir et preuve de la personnalité affirmée de l'épouse de Napoléon III. "Elle le portait pour monter à cheval. C'était une grande cavalière, une femme énergique et très sportive", affirme Laure Chabanne.
Des vêtements plus décontractés en 1860 puis du noir
L'impératrice était connue pour son élégance. Des tenues raffinées qui épousent une taille de guêpe et des jupons tout en volume. Ils laisseront la place à des coupes plus confortables à la fin des années 1860. "Cette tenue de yachting est caractéristique de la mode des années 1860, c'est la période où l'impressionnisme naît, où on aime se promener en bord de Seine ou en bord de plage et donc on met au point des vêtements qui sont plus pratiques pour les femmes. Des vestes qui sont moins cintrées, qui épousent moins étroitement le corps et qui permettent de bouger plus librement", déataille la conservatrice du musée."Il est possible que cette tenue ait été portée par l'impératrice pour l'inauguration du canal de Suez en 1869 puisqu'elle a fait une grande croisière en méditerranée pour se rendre en Egypte et participer à ce grand événement international", poursuit-elle.
Exilée à la fin de sa vie, elle ne choisit plus que le noir. "En 1879 elle perd son fils unique dans des circonstances tragique et donc pendant les 40 années qui suivirent elle ne mit que du noir, explique Laure Chabanne. Ça ne l'empêchait pas de rester très élégante comme le montre ce caraco acheté sur la Côte d'Azur à l'époque où elle séjournait régulièrement sur la Riviera."
Pendant une année, des expositions, des conférences et des concerts permettront de mieux connaître la dernière souveraine des Français. De l'Andalousie au trône impérial : un ouvrage raconte également ce destin exceptionnel. L'exposition "Une élégance impériale. Souvenirs de la garde-robe de l'impératrice Eugénie" est à découvrir jusqu'au 15 novembre 2020.