Après l'annonce de l'organisation d'une soirée destinée aux personnes LGBT, le responsable d'un bar de Noyon (Oise) subit des intimidations pour annuler l'évènement. Ne voulant pas se laisser influencer, il explique que son bar est simplement ouvert à tous.
Depuis plusieurs jours, le gérant du bar-brasserie Le Square Night à Noyon dans l'Oise est interpellé, voire menacé directement ou indirectement, par des habitants de la commune. La raison : l'organisation d'une soirée destinée aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres, organisée le 6 avril prochain.
"On va cramer le bar"
Cette soirée ne plaît pas à tout le monde. Des habitants de la ville ont incité le responsable du Square Night, Abdel Tahallaiti, à annuler l'évènement. "Quelques personnes sont venues nous voir dans un esprit d'échange, en disant : 'c'est la première fois que ce genre de soirée est organisée. Pourquoi c'est toi qui oses faire ça alors que personne d'autre ne le fait ?", pose ce responsable, joint par téléphone.
D'autres individus n'hésitent pas à passer par l'entourage Abdel Tahallaiti et se montrent menaçants. "On va cramer le bar, on va utiliser des cocktails molotov, on ne veut pas de pédés (sic) dans notre commune", rapportent ses proches, totalement désemparés avant d'ajouter : "Il y a eu des menaces de morts, certains cherchant à savoir qui je suis, d'où je viens".
La soirée maintenue : les forces de l'ordre sécuriseront le lieu
Le gérant a porté plainte auprès de la gendarmerie de Noyon. "Ça me fait de la peine. Il y a un gros problème. C'est comme si j'avais fait un bond en arrière dans les années 30, comme si on avait changé de pays", se désole Abdel Tahallaiti. Mais pas de quoi l'influencer. "Je ne vois pas pourquoi je devrais céder à ce genre de menaces. Je suis sûr que cette soirée va bien se passer."
Cinq jours après ces tentatives d'intimidation, le Square Night annonce la confirmation de cette soirée. "Nous avons enfin obtenu toutes les autorisations nécessaires" confirme Abdel Tahallaiti, qui a contacté la mairie puis la préfecture pour assurer la sécurité de la soirée.