À Compiègne, après les cafés suspendus, les pizzas suspendues

À Compiègne et dans le compiégnois, plusieurs commerçants ont accepté de mettre à disposition des personnes en situation de précarité des pizzas payées par leurs clients. Une initiative citoyenne et solidaire qui s'inscrit dans la continuité de l'opération des cafés suspendus.

Depuis une semaine, l'ardoise des cafés suspendus a refait son apparition dans certains commerces de l'Oise. Mais cette fois-ci, ce ne sont pas des cafés ou des baguettes que les clients payent et notent à la craie pour en faire bénéficier des personnes en situation de précarité. Mais carrément des repas.
 

Un café payé, un deuxième mis en attente

Il y a 5 ans, le concept de café suspendu puis de baguette suspendue arrive d'Italie dans les bars et boulangeries de France. Compiègne, dans l'Oise, et d'autres villes de la Somme et de l'Aisne suivent le mouvement : plusieurs établissements proposent à leurs clients de payer deux cafés et de n'en boire qu'un, le second étant inscrit à la craie sur une ardoise pour qu'un SDF se le voit offrir. Un café ou une baguette mis en attente en quelque sorte.

Mais l'élan finit par s'essouffler.
 
5 ans plus tard, Benjamin Belaidi, déjà à l'origine des cafés et baguettes suspendus, a décidé de relancer l'opération à Compiègne et alentours. Il lance un appel sur les réseaux sociaux. Et les premiers commerces à répondre sont des pizzerias qui vendent à emporter. "Pour le moment, ça ne fait qu'une semaine. Mais il y a déjà 4 pizzerias qui ont adhéré au dispositif : à Marny-les-Compiègne, Clairoix, Choisy-au-Bac et Thourotte."
 

Une pizza achetée, une offerte et suspendue

Leur participation à cette opération citoyenne et solidaire est renseignée par un macaron apposé sur leur vitrine et par l'ardoise Café suspendu. C'est là-dessus que les pizzas offertes aux sans-abri sont identifiées par un bâton inscrit à la craie.

Le principe de base, c'est que cette opération, pour durer, ne doit pas demander d'investissement supplémentaire au commerçant : "beaucoup de ces commerces ont des offres du type "Une pizza achetée, une pizza offerte". Les clients ne prennent pas toujours la deuxième pizza pour différentes raisons. L'idée, c'est que cette pizza offerte soit suspendue par le commerçant.", explique Benjamin Belaidi.

Quand le nombre de pizzas suspendues atteint la dizaine, les commerçants sont mis en relation avec le Samu social de l'Oise. L'Association vient chercher la marchandise et la distribue ensuite aux personnes qui en ont besoin.

D'autres restaurants ont contacté ce militant associatif compiégnois : "ce soir, je vais voir le patron d'une crêperie pour voir ce que l'on peut organiser".
 


Un concept à décliner

Les commerçants se sont engagés dans cette opération au minimum jusqu'à la fin de la période hivernale, soit fin mars. "Et si dans une semaine, il n'y a encore rien, ils ont promis de suspendre les pizzas à leur charge", se réjouit Benjamin Belaidi. Voir qu'il y a toujours de la solidarité ça fait du bien."

Benjamin Belaidi était déjà à l'origine des opérations manteaux-duvets solidaires et colis solidaires avec les élèves du lycée Jean-Paul II. Il va relancer les cafés suspendus à Compiègne. Et pourquoi pas des coupes de cheveux suspendues : "J'ai bientôt rendez-vous avec des coiffeurs de Compiègne. C'est un concept déclinable dans un tas de domaines."

 
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