Fasciné par Vincent Van Gogh, l'artiste-plasticien-vidéaste issu du graffiti, Nowart, expose 130 portraits du peintre dans la ville de Van Gogh, en hommage aux 130 ans de sa mort. L'exposition est visible à Nuenen aux Pays-Bas jusqu'à la fin de l'année.
Depuis le 29 juillet, jour du 130e anniversaire de la mort de Vincent Van Gogh, le graffeur compiégnois, Arnaud Rabier "Nowart", rend hommage au peintre, en exposant à Nuenen, ville du peintre aux Pays-Bas, 130 portraits suivant le même modèle. Chacun exprimant une humeur différente de Van Gogh à qui Nowart s'identifie.
"Ce qui m'intéresse ici c'est l'aspect psychologique, symbolique et émotionnel du portrait tout comme Van Gogh. Il savait l’importance de ses couleurs (camaïeu et complémentaire), de son cadrage pour rendre une émotion, jouer avec la nervosité ou la douceur de son trait, la vigueur ou la délicatesse de sa touche pour traduire un état d’âme".
Nowart et Van Gogh, la rencontre
Né en 1968 en Seine-Saint-Denis, Nowart vit et travaille actuellement à Compiègne. Il a peint son premier mur à 17 ans et réalisé sa première vidéo en 1991. Il se définit aujourd'hui comme un artiste plasticien-vidéaste : "Comme j'habitais à Clichy, je peignais beaucoup dans les usines désaffectées, explique Arnaud Rabier, tous les matins, je partais pour peindre. J'ai vu que Van Gogh avait peint l'extérieur des usines de Clichy en 1887 et 100 ans après, je peignais aux mêmes endroits. Ça faisait comme un lien. Après, ça a donné plein de types de projets. Je suis allé partout où il est passé pour peindre des fleurs. C'est la vie qui m'emmène là, ce n'est pas moi qui cherche".Cette rencontre va donner une nouvelle direction à son travail. Arnaud Rabier est, depuis, probablement l'artiste qui a le plus peint Van Gogh.
La vraie vie, une source d'inspiration
Le marqueur et la gouache sont ses outils, les valeurs du mouvement hip-hop sont sa ligne conductrice : paix, amour et unité. Nowart puise son inspiration dans la vraie vie.Il s'engage dans la vie associative et forge son style au gré des rencontres. "Quand je peins des fleurs, c'est souvent des projet sociaux, une sorte de cadeau aux gens" souligne le graffeur.
L'artiste expose régulièrement en galerie de Paris à New York en passant par Singapour, mais aussi en institutions, comme en 2001, à l'orangerie du château d'Auvers-sur-Oise. Après une résidence en 2013, au Berg à Nuenen, il revient cette année aux Pays-Bas.
L'idée lui est venue il y a deux ans, de peindre 130 portraits de Van Gogh pour les 130 ans de sa mort. Ce projet virtuel s'est finalement monté en un mois et "j'ai eu le droit de peindre dans la maison familiale" précise-t-il, ravi.
"On peut peindre plus d'une centaine de portraits de quelqu'un sans que ce soit le même disait Van Gogh. Les 130 portraits sont faits à partir du même portrait qu'il a réalisé à Saint-Rémy en 1889. L' autoportrait de Vincent devient mon autoportrait mental, à un instant donné de cette année de création. À l'image de Monet et ses séries d'un même sujet, étonnement débutées en 1890, l'idée est la répétition mais lui s'intéressait d'abord à la lumière".
L'exposition VinCentTrente est visible à la galerie Art Dumay, à Nuenen (Pays-Bas) du 30 juillet au 30 octobre 2020.