Deuxième marche des fiertés de l'Oise : "il y a un manque de soutien politique pour la cause LGBT sur ce territoire"

La deuxième marche des fiertés de l'Oise s'est tenue à Compiègne ce samedi 10 juin. Quelque 600 personnes ont défilé dans les rues avec leurs pancartes et leurs drapeaux. Les organisateurs estiment néanmoins que la mairie leur a "mis des bâtons dans les roues".

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Après le succès de la première édition en 2022, l'association Clin d'oeil LGBTQIA+ a décidé de renouveler la marche des fiertés dans les rues de Compiègne. Drapeaux, couleurs, musique et bonne humeur étaient au rendez-vous dans le cortège.

"Revendiquer notre droit d'exister"

Cette année marque le dixième anniversaire de la loi autorisant le mariage des couples de même sexe. L'occasion pour les manifestants de rappeler qu'il reste encore des combats à mener contre les LGBTphobies.

"La société évolue, on a des lois qui évoluent en notre faveur, mais il n'empêche qu'il y a aussi de plus en plus de violences à l'égard de la communauté et ça n'est pas justifiable. Tant que chaque personne LGBT ne pourra pas être en sécurité dans l'espace public, on continuera d'être là et de revendiquer notre droit d'exister", assure Claire Lequievre, présidente de l'association organisatrice. "Des discriminations, il y en a encore partout et il faut toujours se battre pour ça", confirme un membre de l'association Flash our true colours venu d'Amiens pour participer à la marche.

La mairie pointée du doigt

Les organisateurs gardent tout de même un petit goût amer : le parc dans lequel le cortège devait arriver et où les prises de paroles devaient avoir lieu était fermé exceptionnellement sur décision de la mairie. "Un samedi de la mi-juin, un grand parc public de 10 000 mètres carré, fermé pour travaux aujourd'hui... Et c'est une décision qui a été prise après notre déclaration en préfecture, déplore Claire Lequievre. Je suis en colère parce qu'on estime qu'on aurait pu avoir une communication en amont sur le fait que le parc serait indisponible. On aurait pu discuter, trouver une nouvelle date, mais il n'y a pas de dialogue possible."

Dans le cortège, différents chants invectivent directement le maire (LR) de Compiègne Philippe Marini, estimant que cette décision de fermeture ne devait rien au hasard. "On est là, même si Marini veut pas, nous on est là", "Marini, t'es foutu, les pédés sont dans la rue !", peut-on entendre sur des airs bien connus de slogans de manifestations.

Maxime Loisel, collaborateur de cabinet socialiste de la ville de Creil, estime que cette marche est un "pied de nez" bienvenu aux positions de l'édile

"Il faut interpeller les élus, les gêner, parce que ça les emmerde, pardonnez-moi du terme, mais ça les emmerde. Ils déroulent le tapis rouge pour Zemmour, mais ils ferment un parc pour des prises de paroles et des échanges avec des associations", rappelle-t-il en référence à la venue, un mois plus tôt, du président de Reconquête dans une salle municipale pour la promotion de son livre.

Fidèle participant des "manifs pour tous", Philippe Marini s'était fermement opposé à la loi autorisant le mariage des couples homosexuels, indiquant même qu'il refuserait de célébrer ces unions une fois la loi passée. Il a refusé de répondre à nos questions, mais la mairie dément toute volonté de nuire à l'événement. 

"On arrive à fédérer une vraie force positive"

Pour l'organisatrice, ce manque de soutien politique se retrouve dans le reste du département. "C'est un moment important pour toute la communauté et particulièrement ici, parce qu'il n'est pas dans un territoire où la cause LGBT est facilement représentée, précise-t-elle. Il y a un manque de soutien politique sur la cause sur l'ensemble du territoire. Le message que j'ai envie d'adresser aux jeunes est positif, de leur dire qu'ils ne sont pas seuls, même s'ils peuvent avoir une sensation d'isolement, la communauté LGBT de l'Oise existe. Les politiques de l'Oise ne représentent pas l'intégralité des habitants, on rencontre plein de gens hyper ouverts, beaucoup de commerçants nous soutiennent, on arrive à fédérer une vraie force positive sur le territoire."

D'autres marches des fiertés avaient lieu le même jour dans la région. Plusieurs milliers de personnes ont répondu à l'appel à Arras dans le Pas-de-Calais, et quelques centaines à Saint-Quentin, dans l'Aisne. 

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