Samedi 6 mai, au moins 250 manifestants étaient réunis devant la salle municipale Saint-Nicolas à Compiègne dans l’Oise. Ils s’opposaient à la présence d’Éric Zemmour, venu dédicacer son dernier livre, "Je n’ai pas dit mon dernier mot".
Samedi 6 mai, à Compiègne dans l’Oise, la tension était palpable. À l’appel de la CGT et du syndicat d’enseignants FSU, au moins 250 personnes étaient réunies face à la salle municipale Saint-Nicolas pour manifester contre la venue d’Éric Zemmour. "Qui sème la haine, récolte la colère", scandaient notamment les opposants au chef du parti d’extrême-droite Reconquête présent sur la commune pour dédicacer son dernier livre, "Je n’ai pas dit mon dernier mot".
"Les syndicats sont aujourd’hui présents, les associations, les partis politiques également parce que l’extrême droite ce n’est pas l’avenir et ça ne le sera jamais", assure Pierre Ripart, secrétaire FSU Oise. "Éric Zemmour qui a été condamné x fois pour incitation à la haine raciale, est invité par la mairie de Compiègne protégé par la gendarmerie avec nos impôts. Il faut arrêter quoi", déplore Georges Du Rouchet, secrétaire CGT Compiègne.
La municipalité assume
"Zemmour fasciste, Marini complice", scandaient également les manifestants, fustigeant la location de la salle Saint-Nicolas, propriété de la municipalité. "Cette dédicace se déroulera non pas dans une librairie, mais dans la salle Saint-Nicolas, une salle municipale. Vous avez donc donné votre accord pour que cet évènement ait lieu. Vous mettez ainsi à disposition une salle à un homme condamné pour provocation à la discrimination raciale, provocation à la haine religieuse, provocation à la haine, injure raciale et visé par des accusations d'agression sexuelle par 8 femmes", dénonçaient les syndicats dans un courrier adressé à la mairie.
Du côté de la municipalité, ce choix est assumé : "Tant que ce parti est légal, ne fait pas l’objet d’une interdiction, il a le droit de cité. Il est donc traité, comme les autres partis pour ce qui est de l’attribution d’une salle municipale", a déclaré Philippe Marini, le maire LR de Compiègne.
500 personnes présentes à la dédicace
Il est 16 h, lorsque Éric Zemmour – par une porte dérobée – fait son arrivée dans la salle Saint-Nicolas. Plus de 500 personnes étaient présentes pour la dédicace.
Face à la polémique, il répond : "J’ai l’habitude, ces gens (les manifestants, ndlr) passent leur temps à essayer de m’empêcher de parler, de rencontrer les gens. Ils insultent tout le monde, ils vocifèrent, parfois, ils sont violents. Ils se présentent comme de grands démocrates. Il parait que ce sont nous les fascistes, donc je laisse les gens en juger".
"Je n’ai pas dit mon dernier mot" n’est pas un livre programme, mais il donne sa position sur les retraites : "je suis pour l’allongement de la durée de l’âge de la retraite, mais je mets cette mesure technique dans un ensemble de lois politiques, une mesure beaucoup plus large qui s’occupe de politique familiale, de natalité, de réindustrialisation, même d’une partie de capitalisation parce que notre système de répartition ne tiendra pas".
Dans son tour de France de dédicaces, Éric Zemmour a prévu de revenir dans la région dans les prochaines semaines.