Charlotte et Laura Tremble, les sœurs jumelles de Compiègne, vont participer aux Jeux olympiques de Paris 2014, avec l'équipe de France de natation artistique. Déjà présente aux JO de Tokyo, dans un contexte particulier, les deux nageuses isariennes partagent leur longue expérience dans les bassins afin de porter le groupe le plus haut possible.
Sœurs jumelles et sœurs olympiques. Charlotte et Laura Tremble avancent main dans la main vers leur deuxième participation à des Jeux olympiques. Rencontrées en mai dernier, à trois mois des JO de Paris 2024, les athlètes de Compiègne, dans l'Oise, entamaient la dernière ligne droite, en pleine préparation avec l'équipe de France de natation artistique.
Un sport qu'elles ont découvert à l'âge de cinq ans. "On a été invité au gala d'une copine. On a vu de la danse dans l'eau. On s'est dit : c'est trop bien ! Toutes les deux en même temps, on a eu ce coup de cœur pour ce sport. Sauf qu’on était jeune. On ne savait pas trop nager. Et les tests d’entrée, il fallait savoir quand même faire un aller-retour. On s’est entraîné tout l'été dans la piscine de nos grands-parents. Et c'est comme ça qu'on s'est lancé toutes les deux dans la synchro. Et après, on s'est toujours dit que si l’une avait envie d'arrêter, ça n'empêchait pas l'autre de continuer."
Un équilibre entre la Picardie et Paris
Passionné ce sport, elles ne pensaient pas du tout pouvoir évoluer dans le haut niveau dans lequel elles évoluent depuis plusieurs années. Pour y arriver, elles ont toujours eu le soutien de leurs parents. C'est dans l'Oise qu'elles se sont forgées. Un lieu qui leur sert aujourd'hui de bulle d'air, loin de la pression autour des Jeux. "La Picardie n'est jamais très loin [...] une préparation olympique, c’est difficile mentalement, physiquement. Et donc avoir nos proches autour de nous, que ce soit nos amis, nos copains, notre famille, c'est important et c'est vraiment moteur. Quand on rentre chez les parents, une bonne balade en forêt, ça fait du bien."
En dehors de ces rares moments de pause, le quotidien est intense. Avec huit heures d'entraînement par jour, la chorégraphie est inlassablement répétée, à l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (INSEP), à Paris. Le mot d'ordre est clair : "travail, travail, travail, travail". Cette année, "c’est vrai qu’on n'a pas trop de vie à côté", exprime Laura Tremble. "On vit clairement pour ces Jeux olympiques. Mais on sait pourquoi on le fait."
On peut avoir un très haut taux de difficulté et une très belle chorégraphie et être très en haut comme très en bas
Laura TrembleMembre de l'équipe de France de natation artistique
Le rythme effréné est indispensable, car le règlement a été bouleversé il y a un an et demi. Désormais, la technique prend une place importante dans la notation, ce qui entraîne une évolution de la stratégie. Chaque figure fait l'objet d'une réflexion afin de savoir laquelle rapporte le plus de points. Et des blocs entiers de la chorégraphie peuvent être remodelés.
"Avec le nouveau règlement, il y a un peu de tout qui peut se passer. On peut avoir un très haut taux de difficulté et une très belle chorégraphie et être très en haut comme très en bas", analysent-elles. En somme, Laura Tremble résume : "dans la synchro, on cherche toujours la perfection".
Une grande expérience apportée au groupe
En 2021, les jumelles ont vécu Tokyo avec l'épreuve en duo et sans public. Leurs proches étaient restés dans l'Oise. Dans un peu plus d'un mois, à Paris, l'ambiance sera tout autre. "Clairement, le fait que ce soit des Jeux olympiques à la maison, ça n'arrive qu'une fois dans une vie. Et le partager, que ce soit toutes les deux, avec nos proches, nos familles, mais aussi avec le groupe, c’est quelque chose qui est hyper fort et moteur."
"Ce sont quand même des athlètes qui sont là depuis un certain temps. Alors c'était à Tokyo, c'était un contexte un petit peu particulier. Malgré tout, elles ont quand même eu ce moment particulier. C'est très intéressant parce qu'elles ont cette générosité de le retransmettre aux autres", remarque Julie Fabre, leur entraîneuse depuis 14 ans.
Des nageuses qui ont "très rarement contre-performé"
À 25 ans, Charlotte et Laura sont les plus expérimentées du groupe. Julie Fabre définit le rôle de leadership dans cette discipline. "Il tourne beaucoup parce qu'on essaye toujours de prendre la qualité d’une athlète pour essayer de la montrer aux autres, de la retransmettre aux autres [...] En revanche, dans la gestion du groupe, le fait de recadrer les choses, oui, elles sont assez leaders."
Au moment de plonger dans l'eau, "ce sont des nageuses qui ont cette capacité à donner vraiment le meilleur de leurs performances. Ce qui est quand même quelque chose d'assez important, notamment sur des Jeux olympiques, le stress est quand même assez présent [...] Ce sont vraiment des nageuses depuis que je les connais qui ont très rarement contre-performé. Ce sont plutôt des filles qui arrivent à produire quelque chose, même parfois d'inattendu."
Pour les 5, 6 et 7 août prochains, l'objectif est clair : créer la surprise pour leur dernière prestation. Car à l'issue de la compétition, les sœurs Tremble se retireront des bassins afin de se concentrer vers un nouveau but, celui de leurs études dans le génie aéronautique.
Avec Mary Sohier / FTV