Ouverture des huîtres, bouchons de champagne : comme chaque année, la période des fêtes est propice aux accidents domestiques. Les services des urgences enregistrent un pic de fréquentation. En particulier les rares qui sont dédiés à la main, dont la Polyclinique Saint-Côme à Compiègne.
Ce jeune retraité s’est entaillé le pouce pendant les fêtes, en coupant du bois. Il est opéré par un spécialiste qui maîtrise la chirurgie de la main avec toutes ses contraintes. "L'ensemble de l'équipe a été formé à l'hôpital Georges-Pompidou, qui est le site SOS Main parisien. Nous avons tous des diplômes de chirurgie de la main, mais aussi de microchirurgie", explique le docteur Thomas Bihel.
Un service prévu pour assurer le flux des urgences
Alors qu'il retire des échardes du majeur de son patient, le praticien détaille : "Dans un service classique, le patient n'est pas du tout bloqué donc on ne peut pas explorer dans de bonnes conditions. Là, du fait du garrot, on n'est pas du tout gênés pendant l'exploration et puis on n’a pas peur de retirer les tissus qui vont mal évoluer donc on a des suites beaucoup plus simples".
Depuis 2020, la polyclinique de Compiègne prend en charge gratuitement les urgences de la main. Dix par jour en moyenne, dans un espace pensé pour accueillir les patients en ambulatoire, 24h/24 et 7j/7.
C'est une organisation à l'échelle départementale, comme l'explique Vincent Vesselle, directeur de la polyclinique Saint-Côme : "Les structures avoisinantes envoient les patients dans le cadre d'une prise en charge d'urgence main et il faut que l'on soit en capacité d'accueillir tous ces patients donc c'est pour ça que ce concept a été prévu au sein de son extension". Le parcours de soins est très court de façon à absorber un flux de patients de plus en plus important.
Des soins en dehors des urgences
Le service assure également des consultations sur rendez-vous. Évelyne a été mordue par un chat sauvage. Elle n’avait pas pris sur le moment la mesure de la gravité de ses blessures, qui nécessitaient des soins adaptés. "Je suis allée voir mon médecin traitant qui m'a fourni des antibiotiques, mais ça n’a pas suffi. Donc, ma main a continué à enfler et à me faire très mal. Donc, je suis venue ici".
La patiente bénéficiera aussi d'un suivi postopératoire si nécessaire : "C'est une prise en charge spécialisée dans un service dédié à la main, fait pour que la prise en charge soit la plus optimum possible : faire la chirurgie qu’il faut, le prélèvement et à côté, avoir une expertise pour pouvoir juguler les éventuelles complications".
Pour gagner en visibilité, les équipes cherchent désormais à obtenir le label SOS Main. "L'important, c'est la reconnaissance de l'équipe médicale et des locaux", affirme le directeur de l'établissement. La qualification du personnel est d'ailleurs l'un des principaux critères d'obtention, comme le fait de soigner 3 à 4 patients par jour au minimum, un quota largement atteint. S'il obtient la certification, ce service deviendrait l'unique service de ce type labellisé de l’Oise.
Avec Léna Malval / FTV