À vélo, en roller, en trottinette ou à pied, mais pas en voiture : ce dimanche 29 septembre 2024, les mobilités douces étaient à l'honneur à Compiègne dans l'Oise. Une journée d'animations pour inviter les habitants à réfléchir sur leurs déplacements quotidiens et faire le point sur la situation des transports dans la ville.
Les cyclistes de tous âges sillonnent la chaussée en toute quiétude, ce dimanche 29 septembre, dans le centre de Compiègne. "D'habitude, il y a beaucoup de véhicules, c'est plus compliqué. Là, on est venus d'un petit village pas très loin, on a fait dix kilomètres pour venir se balader en ville, c'est très agréable", apprécie Frédéric, monté sur son vélo-cargo où ses deux enfants patientent.
Aux pieds de la mairie, des stands permettent de découvrir les associations locales de cyclistes et d'amateurs de roller, mais aussi les consignes de sécurité pour partager la route, dispensées par la police municipale. C'est la deuxième édition de la journée des mobilités, une initiative créée à la demande des comités locaux de quartier.
Mobilité pour tous
Sur l'un des stands, Christine Kenmogne, 54 ans, enfourche un vélo pour la première fois de sa vie. "On n'a pas les réflexes, mais je pense qu'avec plusieurs séances, ça ira mieux, sourit-elle. Ça me permettra de sortir de chez moi et faire de longues distances en me fatiguant moins, car actuellement, je marche. En semaine, je prends les transports, mais le week-end, j'aimerais faire les courses à vélo."
"Il n'y a pas d'âge : je donne des cours de 3 à 69 ans", renchérit Frédéric, l'animateur de la vélo-école qui encadre l'activité, avant d'ajouter "dans une vélo-école, on est encadrés et il y a peu de chances de tomber."
"L'idée principale est d'aider les gens à profiter du centre-ville le plus tranquillement possible, indique Xavier Bombard, adjoint municipal délégué aux comités de quartiers et à l'organisation de cette journée. L'autre idée, c'est de progressivement les rendre conscients qu'on peut vivre tranquillement ensemble, qu'on soit piétons, cyclistes ou automobilistes."
En quatre ans, la situation s'est améliorée
Améliorer l'aménagement de la ville pour les vélos, c'était une promesse de campagne de l'équipe municipale. "Je vais au travail tous les jours à vélo, ça se développe bien, mais nous ne sommes pas encore très nombreux à en faire, constate une jeune femme venue participer à la journée des mobilités douces. Il y a quatre ans, il n'y avait vraiment rien, on voit des pistes se développer."
Gaëlle est étudiante à Compiègne et elle apprécie les derniers aménagements : "Récemment, ils ont mis le logo des cyclistes sur les routes, j'ai l'impression que les voitures font plus attention depuis, c'est mieux. Je crois qu'ils sont en train de construire une sorte de route pour les vélos, ce n'est pas trop mal. Ici, on fait tout à pied ou à vélo, donc c'est génial."
"On a multiplié le nombre de voies cyclables, presque toutes les rues de la ville sont en doubles voies cyclables, ce qui n'existait pas du tout, il y a quatre ans, affirme Xavier Bombard. Après, il faut que chacun apprenne à se respecter."
"La volonté est là, mais on trouve toujours que ça ne va pas assez vite, nuance un responsable associatif présent sur l'événement. On essaie de répondre aux sollicitations de la mairie pour leur faire part de nos observations."
La route à parcourir
La ville compte 153 kilomètres de pistes cyclables, mais pas forcément pour les trajets du quotidien. "Des pistes cyclables, il n'y en a pas assez, c'est évident, poursuit le responsable associatif. Il y a énormément à faire, Compiègne a des pistes cyclables en forêt, à caractère touristique, le long de l'Oise, mais il reste beaucoup à développer, par exemple des liaisons inter-lycées à refaire. Juste derrière nous, le pont Louis XV a été aménagé il y a 10 ans sans piste cyclable. On sort du 'tout voiture' et aujourd'hui, certains aménagements sont encore pensés pour les voitures."
Xavier Bombard aborde d'ailleurs l'idée de l'interdiction des voitures dans certains espaces avec prudence. "On aime bien se garer près des commerces, près de chez soi. Toutes ces choses auxquelles on est habitués, résume-t-il. Mais ça avance, les gens nous font des réflexions très intéressantes et on voit de plus en plus de vélos dans la ville."
Il semble satisfait de l'affluence au centre-ville pour cette journée particulière, mais pas nécessairement prêt à rendre l'expérience plus fréquente. "Beaucoup nous ont demandé de le faire plus souvent, mais pour l'instant, on essaie de bien l'installer dans la ville, tempère l'élu. Cela demande une structure, la police est mobilisée sur les axes fermés, les associations ont des stands, c'est une organisation un peu lourde. Et puis, quand on veut introduire du changement, il faut y aller progressivement."
Pour l'heure, un dimanche par an, les habitants de Compiègne peuvent profiter d'un centre-ville libéré du bruit des moteurs.
Avec Haron Tanzit / FTV