Interdiction d'une manifestation des militants anti-chasse à courre au Plessis-Brion : la justice suspend l'arrêté de la mairie

La mairie du Plessis-Brion dans l'Oise a décidé d'interdire une manifestation du collectif anti-vénerie AVA Picardie prévu le 6 novembre. Suite à un recours devant le tribunal administratif, le juge a décidé de suspendre l'arrêté contesté.

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Saisi le 2 novembre, suite à l'interdiction de la manifestation du collectif anti-vénerie AVA Picardie, le tribunal administratif d'Amiens a décidé de suspendre l'arrêté de la mairie du Plessis-Brion considérant qu'elle porte "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de réunion et la liberté de manifester."

Le rassemblement devait avoir lieu initialement samedi 6 novembre non loin du château appartenant à la maîtresse d’équipage de Rivecourt, Florence de Lageneste, le jour de la "grande messe" des veneurs. Mais en raison d'un arrêté municipal en date du 26 octobre, les militants ne pouvaient pas s’y rassembler afin de "réclamer l’abolition de cette pratique barbare".

Une décision jugée "disproportionnée"

Comme tous les ans depuis 2011, l’organisation anti-chasse à courre AVA espérait organiser une "contre-fête" pour contrer le traditionnel rassemblement des veneurs le jour de la Saint-Hubert.

Comme d'habitude, celles-ci (les autorités) ont pris immédiatement le parti d'empêcher l'expression populaire de ce ras-le-bol. Après celle de Saint-Jean-aux-Bois l'an dernier, c'est cette fois la mairie du Plessis-Brion qui vient de publier un arrêté interdisant toute manifestation sur sa commune.

Stan Broniszewski, porte-parole d'AVA

Dans son arrêté municipal du 26 octobre, le maire de la commune, Jean-Pierre Damien, justifiait sa décision en évoquant des "risques de trouble de voisinage", attestant qu’ "aucune autorisation ne sera donnée pour le rassemblement d’une manifestation d’opposition à la chasse à courre."

Le juge estime que ce motif ne permet pas de justifier l'existence d'une menace ou de troubles à l'ordre public. Il indique par ailleurs que la mesure d'interdiction est "disproportionnée dès lors que le maire aurait pu, le cas échéant, envisager des mesures moins contraignantes."

Rendez-vous à Compiègne

Le jugement ayant été rendu seulement ce vendredi 5 novembre, pour des questions d'organisation, le collectif Abolissons la Vénerie Aujourd’hui maintient son rendez-vous le 6 novembre à 10 heures sur le parking du Tréan aux Beaux Monts de Compiègne.

Sont conviés "tous les habitants excédés par le chaos sur les routes et en ville", "les promeneurs mis en danger et restreints dans leurs déplacements par l'arrêté préfectoral qui privatise les forêts de Compiègne et Laigue", "les démocrates révoltés par ces interdictions de manifester qui tombent comme des edits seigneuriaux", et "les amoureux de la Nature qui n'en peuvent plus de cette barbarie." Une grande photo de groupe et une collation sont au programme. Des volontaires partiront également "surveiller la chasse à courre" du jour.

Rappelons que la chasse à courre n’est pas illégale en France et que le projet de loi contre la maltraitance animale étudié en début d’année n’en fait pas mention. Néanmoins, d’après un sondage Ifop de 2021, 86% des Français sont favorables à son abolition, 85% considèrent cette pratique cruelle et 76% qu’il s’agit d’une pratique d'un autre âge.

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