À moins d'un mois de la rentrée, 50.102 jeunes seraient "inactifs" sur la plateforme Parcoursup, selon les chiffres du ministère, actualisés jeudi 9 août. Un terme remis en question par Guillaume Ouattara, un jeune étudiant à l'UTC de Compiègne devenu expert de la plateforme.

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À quelques semaines de la rentrée de l'enseignement supérieur, 66.000 candidats inscrits sur Parcoursup sont sans affectation. Parmi eux, 16.300 d'entre eux voudraient encore "s'inscrire via Parcoursup" en répondant à des propositions d'accompagnement, selon le gouvernement. Les autres, soit quelque 50.102 candidats, sont considérés comme "inactifs"

"Ils ne se manifestent plus : on leur a envoyé plusieurs messages, et depuis le 7 juillet, lendemain des résultats du bac, ils ne se sont pas manifestés", assure Jérôme Teillard, chef du projet Parcoursup au ministère de l'Enseignement supérieur. "On les considère donc comme inactifs, ce qui est classique chaque année, puisqu’on sait que les jeunes peuvent avoir d’autres projets, s’être inscrits et pourtant ne plus être en recherche active", a ajouté Frédérique Vidal ce matin sur RTL. 

Faux, aclame Guillaume Ouattara, étudiant en informatique à l'Université technologique de Compiègne. Le futur ingénieur avait décrypté l'algorithme de la plateforme Parcours Sup, mettant en valeur certaines "failles". 
 


L'étudiant évoque la "trouble transparence" du dispositif. "Le gouvernement a mis en avant l'aspect transparent de la plateforme, sauf que paradoxalement les lycéens manquent cruellement d'informations. Frédérique Vidal prétend que les Rectorats ont contacté les lycéens dits "inactifs", mais j'en doute fortement. J'ai eu le témoignage d'une jeune lycéenne qui est en attente et qui se rend tous les jours sur la plateforme. Non seulement elle n'a pas été contactée mais elle n'était même pas au courant que c'était possible de contacter le Rectorat..." 
 
Guillaume conteste le terme même "inactifs". "Ça met implicitement la responsabilité sur les élèves. Le risque, c'est qu'à la rentrée, certains d'entre eux se retrouvent sans affectation et qu'on leur dise que "c'est bien fait pour eux"", craint l'ingénieur compiegnois.

Un ressenti d'échec à laquelle s'ajoute la frustration. "Le ministère a appréhendé Parcousup comme une plateforme qui va règler tous les problèmes, mais c'est loin d'être le cas pour moi."En termes de perception, par rapport à APB, le sentiment d'attente est plus fort. Avec APB, les élèves avaient une date butoir, celle du 19 juillet. Avec Parcoursup, ils doivent attendre jusqu'au dernier moment et prendre la décision d'arrêter d'attendre ou d'espérer que leur nom remonte des listes d'attentes."

Un système "au fil de l'eau" qui engendre également un sentiment de ne pas être désiré. "Si vous êtes 30e sur liste d'attente et que vous parvenez à remonter et intégrer la formation souhaitée, il y aura toujours ce sentiment d'être un deuxième choix. Certains enseignants l'ont d'ailleurs compris et font déjà des campagnes pour rassurer les élèves qui sont dans ce cas de figure"
 
Ce matin sur RTL, Dominique Vidal a assuré que "tout le monde aura une proposition à la rentrée", ajoutant qu'"il faudra probablement qu’on indique mieux les choses en termes d’attente et que l’on travaille sur les délais de réponse mais le bilan ne pourra être fait que lorsque chacun aura eu une proposition et qu’on saura comment se déroule la rentrée."

À 22 ans, Guillaume Ouattara, très présent sur les réseaux sociaux, est devenu l'un des interlocuteurs privilégié des médias concernant Parcoursup. Étudiant en quatrième année d'informatique à l'université de technologie de Compiègne, il est devenu expert sur le fonctionnement de Parcoursup dont il a décrypté le code source, tout comme pour le dispositif APB. 
 
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