À l'Université de technologie de Compiègne, Claire Rossi a gravi tous les échelons : étudiante, professeure des universités, puis directrice. Elle est aujourd'hui la première femme à diriger l'école depuis sa création, il y a cinquante ans, en 1972.
"Dès que j’étais en primaire, c’était quelque chose qui m’attirait. J’ai toujours voulu faire ma carrière dans les sciences et ça ne m’a jamais quitté", raconte Claire Rossi.
Objectif atteint : aujourd’hui âgée de 44 ans, cette Lilloise d’origine est à la tête de l’université de technologie de Compiègne (UTC), depuis décembre 2022.
Un parcours singulier
"L'UTC, c’est un parcours à la carte. On peut jongler entre les disciplines, faire ses choix de modules l’un avant l’autre… Je n’aime pas le côté conventionnel, linéaire. Ce parcours permet d’aller piocher ce dont on a envie, ce dont on a besoin", martèle Claire Rossi.
Cette agilité de pensée, elle l’a découverte durant son enfance, lorsque ses parents lui ont proposé des cours par correspondances : "Je m’étais fait une vie un peu rythmée différemment : je faisais de la musique, du théâtre, du piano… J’avais toute une série d’activités, j’étudiais par moment dans la journée et ça m’allait très bien."
J’étais très attirée par la chimie, la physique et les maths. Quand on recevait notre catalogue de cours pour l’année, je faisais toujours ça en premier et je traitais ça d’un bloc. C’était une envie dévorante !
Claire RossiDirectrice de l'UTC de Compiègne
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Une passion pour la cuisine
Un diplôme d’ingénieur à Toulouse, une thèse à l’UTC, un doctorat en Allemagne puis un retour à l’UTC en tant que maître de conférences. Au fil de son parcours, Claire Rossi se spécialise dans l’agroalimentaire.
"J’ai fait chimie et biologie derrière. En allant sur ce côté moléculaire, on apprend à décomposer les aliments, savoir quelles sont les molécules qui sont bonnes pour la santé […] Finalement, on arrive à avoir quelque chose qui reste tout aussi goûteux, plaisant et avec un bénéfice supérieur."
Autant de conseils que la docteure transmet à ses élèves. Elle a par exemple accompagné certains d’entre eux pour un concours : "On a imaginé une box apéritive avec des biscuits faits à partir d’une farine de drêche (les céréales issues de la production de la bière) et d’une crème de légumes et légumineuses. Le tout étant végan et nutriscore A", détaille Mélodie Paillet.
Finaliste du concours, elle en garde de bons souvenirs : "Je retiens l’esprit d’entrepreneuriat et l’importance du réseau […] Il ne faut pas hésiter à aller voir dans d’autres domaines que le nôtre pour enrichir nos propres connaissances."
Ses ambitions pour l’UTC
Un témoignage qui colle aux objectifs de Claire Rossi : "Je veux réussir à casser les codes et l’écrin UTC permet ça, car on s’adapte souvent aux demandes, autant que possible. On ne se conforme pas à des choses pré-faites et linéaires. C’est stimulant et ça fait grandir tout le monde."
Dans les années à venir, cette passionnée souhaite développer plusieurs axes à l'UTC. "J'ai envie qu'on apporte une spécificité pour traiter les enjeux socio-écologiques", cite-t-elle par exemple. "Il y a une accélération des besoins de changements et on peut être des acteurs importants."
La formation est accessible sur frais universitaires, soit à 601 euros l'année.
Au total, 44 % des étudiants de l'UTC sont des femmes. Pour Claire Rossi, première directrice à la tête de l'université, pas question pour autant de s'étendre sur sa nomination, pour cinq ans minimum. "Le pourcentage de femmes directrices est faible. C'est une bonne chose si cela peut montrer que c'est possible", conclut-elle simplement.
Retrouvez le témoignage complet de Claire Rossi ci-dessus, dans l'émission Hauts Féminin, et les autres épisodes de l'émission sur la plateforme france.tv.