Coupe de France 2025. Liancourt-Clermont, l'un des petits poucets du 8e tour : "ce n’est pas notre métier, mais on est de vrais passionnés"

Liancourt-Clermont, un jeune club créé en 2017, est à 90 minutes d'un nouvel exploit, à l'occasion du 8e tour de la 108e édition de la Coupe de France. L'équipe de Régional 2 va tenter de renverser le club de National Quevilly Rouen Métropole, ce samedi 30 novembre. Un petit poucet qui évolue "sereinement" depuis sa fondation.

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Liancourt-Clermont (FCLC) ne cesse de surprendre et de grandir. Pour la première fois de sa jeune histoire, l'équipe de football amateur, va disputer un 8e tour de la Coupe de France, ce samedi 30 novembre 2024. Son adversaire, Quevilly Rouen Métropole, de niveau National, évoluait en Ligue 2 la saison dernière. Le défi s'annonce relevé pour les Isariens.

Manu Pereira, l'entraîneur, souligne le gouffre qui sépare les deux clubs. "Ce n’est pas notre métier, mais on est de vrais passionnés [...] on est des amateurs. Certains commencent à 4h du matin. Ils viennent à l'entraînement. Ils rentrent à 23h. Eux, ils s'entraînent tous les jours. Ils ont le statut professionnel. Le rapport de force n'est pas en notre faveur, mais on va essayer d'exister."

La découverte du "monde fédéral"

En attendant le coup d'envoi à 15 heures, le club découvre le niveau supérieur, révèle Frédéric Juino, le président. "C’est stressant, inquiétant parce qu’on est passé dans le monde fédéral." En effet, à partir du 7ᵉ tour de la compétition et l'entrée en lice des clubs de Ligue 2, c'est la Fédération Française de Football (FFF) qui dirige les rencontres. Les tours précédents sont à la charge des ligues régionales.

Lorsque la fédération prend les commandes de la compétition, les clubs qui évoluent à domicile doivent recevoir leurs rivaux sur des terrains répondant à des normes spécifiques. Plus la compétition avance, plus les réglementations d'infrastructure sont exigeantes. Le terrain de Liancourt-Clermont ne répond plus aux standards et le club reçoit, depuis le dernier tour, en terre extérieure.

Un grand stade pour le bonheur et le plaisir de nos joueurs

Frédéric Juino

Président de Liancourt-Clermont

Après avoir accueilli Brétigny à Saint-Just-en-Chaussée, le FCLC "a fait le choix d’aller à Chambly, un grand stade. Pour le bonheur et le plaisir de nos joueurs de jouer dans un vrai stade. Bonheur et plaisir des spectateurs et de nos bénévoles. Qu’on puisse vivre le football en grand", partage le président. Une volonté de faire plaisir qui demande "beaucoup de contraintes".

Pas familier de ce niveau, Liancourt-Clermont ne cesse de grandir depuis sa création, en 2017. "La fusion a été initiée pour pouvoir grandir" et répondre à la multiplication des catégories jeunes et à la réforme territoriale du football qui s’est calquée sur la fonte des régions en 2014. "De Picardie, on est passé à Hauts-de-France. Et dans ce cadre-là, pour pouvoir prétendre à une évolution au niveau régional Hauts-de-France, on ne pouvait pas y arriver tout seul", pour rivaliser avec les autres.

Continuer "à se structurer"

Après une première année compliquée, marquée par une descente au niveau départemental, le FCLC est réapparu en Régional. Cette année, l'équipe fanion évolue pour sa deuxième saison consécutive en R2. L’objectif premier est le maintien, afin "d'évoluer sereinement" pour continuer à se structurer. "Inutile de monter trop vite pour se mettre en difficulté", souligne Frédéric Juino.

"On prend une dimension [...] Ça fait sept ans que le travail est sérieux, que ce soit chez les jeunes ou les seniors. Donc, on va continuer comme ça. Mais, on se dit que deux fois le 7ᵉ tour en trois ans, un 8ᵉ tour aujourd’hui, bien placé en R2. Le FCLC ouvre de nouvelles portes. Et j’espère qu’on va continuer à faire parler de nous."

En cas de montée en R1, en cette fin de saison 2024/2025, le club retrouverait alors ces exigences fédérales. Le stade pourrait obtenir une dérogation d'un an maximum. D’où l’importance du soutien des deux villes. C'est pourquoi, le président souhaite trouver un projet à court terme "pour disposer d’un terrain homologué pour évoluer" dans le niveau supérieur.

L'évolution d'un club, un impact sur la ville

Laëtitia Coquelle, maire de Liancourt, évoque l'impact financier que ça pourrait avoir pour la ville, si le club continue de grandir. "Ce seront des discussions à un moment donné en conseil municipal. On va être amené à penser à l’évolution du club. On sait très bien que le budget et les finances sont assez problématiques aujourd’hui. Mais pour autant, il faut valoriser le sport." L'élue souligne également l'impact positif pour la jeunesse et l'image positive de la ville.

Liancourt-Clermont a commencé son épopée de cette édition, le 1ᵉʳ septembre dernier, lors du 2ᵉ tour. Depuis, les hommes de Manu Pereira n'ont concédé que trois buts en sept rencontres. "Quoi qu’il arrive, l’événement sera beau, qu’on perde ou qu’on gagne, puisque c’est déjà exceptionnel", partage l'entraîneur.

Un 8e abordé sereinement

Si le contexte est particulier, la préparation du match se fait comme d’habitude. Trois séances d'entraînement ont précédé ce 30 novembre, avec comme leitmotiv : "sérénité". "J’ai un groupe travailleur, assidu, avec un esprit compétiteur [...] le foot, c'est un des seuls sports où le groupe le plus gros, le plus riche, le plus talentueux, n’est pas sûr de gagner parce qu’il y a plein d’éléments qui rentrent en compte. On se sert beaucoup de ça quand on rencontre des équipes de niveau supérieur."

Parmi ces éléments, le public pourrait avoir son importance. L'engouement ne cesse de grandir, comme lors de leur précédente épopée. "On l’a déjà senti il y a deux ans. Ça rassemble un petit peu tout le monde. Nous, on est deux villes différentes. Les gens de Clermont viennent, les gens de Liancourt viennent aussi. Et puis on est tous ensemble", résume Manu Pereira.

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