Coupe de France 2024. David Deville, entraîneur de football, a choisi Labourse et la vie

En division 1 de district, le petit poucet national de la Coupe de France 2024, le RC Labourse s'apprête à recevoir Bobigny (Nationale 2) pour le septième tour de la Coupe de France, dimanche 17 novembre 2024 à Noeux-les-Mines. Un défi, mais aussi une cerise sur le gâteau pour son entraîneur encore choqué de son accident cardiaque, il y a un an et demi.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Imaginez Labourse, 2 500 habitants, avec un dixième de sa population qui fait partie du club de football local, lequel fait encore partie des 2% des clubs engagés dans la compétition (9 600 clubs au départ, plus que 172 encore en lice).

"Ce qui se passe, c'est qu'on a foutu la m... dans le club parce que là...", sourit David Deville, "... on arrive dans un tour fédéral avec beaucoup de protocoles à mettre en place. On a besoin d'une quarantaine ou d'une cinquantaine de bénévoles pour accueillir les gens, fouiller les supporters, tenir les parkings, les buvettes. On est dans les clous, mais il a fallu s'organiser. Tout le club est mis à contribution : des plus jeunes aux vétérans du club !"

Et pour cause, c'est la première fois que le club atteint ce niveau de la compétition ! Dans les années 2015, il était parvenu au sixième tour, mais avait perdu contre Chambly (Oise). Au tour précédent, il a eu raison d'Etaples (Régionale 2) avec deux arrêts aux tirs au but de Jauffray Texier, le gardien et président du club. 

Conséquence, pour le septième tour, dimanche 17 novembre 2024, le RC Labourse accueillera le FC 93 de Bobigny au stade Camille Tisserand (2 500 places) de Noeux-les-Mines pour des questions d'homologation de stade. Et ce, en vue d'un 8e tour contre le Red Star (Ligue 2) déjà tiré au sort. 

"Pour nous, c'est un sacré challenge et pour Bobigny, ce serait un derby ensuite", suggère l'entraîneur de Labourse. Il y a donc de l'enjeu sportif, voir un petit poucet - un David contre Goliath -  c'est toujours intéressant. Aujourd'hui, les sollicitations médiatiques sont nombreuses, tous les médias régionaux suivent l'événement, des TikTokers, également, depuis que le club est devenu le petit poucet national de la compétition, mis à l'honneur lors du tirage au sort des 7e et 8e tours, à Charléty, à Paris.

"Une histoire qui parle"

Une belle histoire aussi parce que son entraîneur, David Deville, revient de loin. Il a été victime d'un accident cardiaque, il y a un an et demi, le 17 juin 2023. Responsable des sports et des bâtiments publics à la ville de Mazingarbe, David Deville organisait ce jour-là le centenaire d'un club de foot de la ville. Il doit jouer, s'entraîne, puis ne se sent pas bien. Son cœur s'arrête. Déclaré mort sept minutes, Daniel fait six jours de comas. "J'ai perdu 15 kg en un mois d'hôpital. La personne qui m'a sauvé est Grégory Schittecatte, un ancien pompier que son fils a eu le réflexe d'appeler quand il m'a vu inconscient. J'étais en PLS, mais lui a tout de suite compris que j'avais besoin d'un massage cardiaque".

Il m'a dit que le stress de l'entraînement n'était pas le stress du travail lorsque je lui ai demandé si je pouvais continuer d'entraîner les joueurs. Quand je suis au football, c'est vrai que je m'évade, j'oublie mes peurs.

David Deville, entraîneur de Labourse sur les propos de son docteur

Aujourd'hui, le coach ne se souvient plus de ce samedi 17 juin 2023 et garde des séquelles physiques et morales : la perte de 35% de puissance de son cœur, un diabète consécutif et un traumatisme psychologique avec l'appréhension que cela recommence. Si l'homme a, de temps à autre, peur de ne plus voir ses enfants, il s'estime chanceux également d'être en vie : "J'avais fait changer les défibrillateurs de la ville deux mois avant. Celui qui m'a sauvé a utilisé un défibrillateur qui avait été changé, car il n'avait plus de batterie. J'ai contribué à me sauver, donc. Le deuxième choc a fait repartir mon cœur". Une espèce de mort subite, comme celle qui avait terrassé Marc-Vivien Foé, à laquelle on ne survit qu'une fois sur 10, selon David Deville.

Après l'exploit "Etaples", miracle "Bobigny" ?

"C'est mon docteur qui m'a demandé de reprendre le football et le rôle de coach parce que tous les jours, j'ai peur de mourir. Tous les jours, je me dis, mon cœur n'est pas fiable et psychologiquement, c'est très dur pour moi. Mon docteur m'a envoyé voir un psychologue et m'a dit de reprendre une activité dans une association. Le sport (la marche mise à part) étant exclu, il m'a précisé que le stress de l'entraînement n'était pas le stress du travail lorsque je lui ai demandé si je pouvais continuer d'entraîner les joueurs. C'est vrai que quand je suis au football, je m'évade, j'oublie mes peurs ". 

>> À lire aussi : le petit poucet de la région devra affronter Bobigny au 7e tour, "on compte sur nos voisins pour nous soutenir"

"J'essaie de leur apporter mon vécu de footballeur ainsi mon vécu personnel. J'essaie de leur inculquer des valeurs et pas leur mentir. Le groupe adhère. C'est une histoire et le groupe adhère à cette histoire. Quand on a la santé, beaucoup de choses sont possibles", conclut David Deville. Une expérience qu'il intégrera à sa causerie d'avant-match dimanche ? Après l'exploit d'Etaples, le miracle de Bobigny aura-t-il lieu ? Réponse sur le terrain ce 17 novembre à 14h00.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information