Il y a treize ans, 228 personnes trouvaient la mort dans l'accident du vol Air France 447 Rio-Paris. Parmi elles, trois personnes de l'équipe municipale de la commune d'Ermenonville dans l'Oise. Pour l'ancien maire de la ville, l'émotion est encore palpable.
Le lundi 1er juin 2009, le vol Air France 447 s’abîme dans l’océan Atlantique. 228 personnes à son bord trouvent la mort. Parmi elles, trois personnes originaires d’Ermenonville dans l’Oise. La cheffe de cabine principale, Anne Grimout, était la première adjointe au maire de la commune, et deux passagères, Marie-José Treillou et Nathalie Marroig, conseillères municipales.
Dans la commune de 850 habitants, déjà touchée par un drame aérien en 1974 (le crash du vol Turkish Airlines 981 en forêt d’Ermenonville avait causé la mort de 346 personnes), l’émotion est encore palpable selon Alain Pétrement, à l’époque maire, aujourd’hui conseiller municipal. "C’est une grosse perte affective. Sur 15 conseillers municipaux, le village en a perdu trois, qui venaient d’être élues et qui étaient donc très appréciées. Dans une petite commune, on ne fait pas de politique, on avait des relations affectives et amicales." Alain Pétrement évoque un élan de solidarité après la mort de ses trois collègues et amies en 2009 : "des gens des Etats-Unis nous écrivaient pour nous apporter leur soutien et nous proposer leur aide."
Après le drame, la reconstruction a été difficile pour la petite municipalité. "Tout est différent, mais on ne peut pas laisser tomber. L’accident a eu lieu le 1er juin 2009, l’épave de l’avion n’a été retrouvée qu’un an après. Pendant tout ce temps, il a fallu se réorganiser. La vie continue malgré les peines. Les stèles dans le cimetière municipal sont là pour nous rappeler ce tragique événement, et ça ne s’arrêtera pas après le procès", livre Alain Pétrement.
Airbus et Air France encourent 225 000€ d'amende
L’élu, également employé de la compagnie Air France, mise en cause dans l’accident n’a pas souhaité s’exprimer sur le procès "ma position est délicate. Le BEA [nldr : Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile] a fait son enquête, le tribunal jugera des responsabilités de chacun."
Les géants de l’aéronautique Airbus et Air France comparaissent en correctionnelle au tribunal de grande instance de Paris pour "homicides involontaires" jusqu’au 8 décembre face à 476 parties civiles, qui espèrent obtenir des réponses sur ce terrible accident.
Le tribunal devra déterminer si Airbus et Air France, qui encourent 225 000 euros d'amende, ont commis des fautes en lien certain avec l'accident.