Quatre soignants des urgences de l'hôpital de Creil dans l'Oise ont été agressés par une femme hospitalisée dans leur service dans la nuit de vendredi à samedi.
C'est dans une publication postée ce dimanche 23 février, que la page facebook des blouses blanches des urgences de Creil a dévoilé l'agression. A l'entame du week-end dans la nuit de vendredi à samedi, une patiente du service des urgences de cet hôpital de l'Oise, fortement alcoolisée, s'en est prise violemment à un médecin et trois infirmières.
"On est intervenu et je me dis maintenant avec le recul, je n’agirai plus de cette façon-là. J’ai compris la leçon, c’est clair. Je ne me mettrai pas en danger, c’est fini" témoignent l'une des infirmières encore sous le choc. "Une agressivité, des gestes, des coups, des gifles, un étranglement, les cheveux arrachés, c'était vraiment très violent. Se faire traiter de noms d'oiseaux, c'est quasiment notre quotidien, c'est tous les jours comme ça. On a appris à vivre avec, on a appris à ne plus y répondre, déplore-t-elle.
"Là maintenant, ce qui est plus compliqué, c’est qu’on intervient, on prend en charge une personne qui était en danger et finalement elle nous a mis en danger". Emilie Dupuis est en arrêt de travail avec une ITT de sept jours pour choc psychologique et blessures. Elle vient de déposer plainte.
Sa collègue également agressée, préfère témoigner à visage caché. Impossible pour elle de reprendre le travail, elle garde en mémoire la mort de cette infirmière près de Poitiers, poignardée à la mi-février : "Ça s'est passé tellement rapidement que moi pour ma part, j’ai pensé à cette infirmière qui s’est fait poignardée par le patient dans l’exercice de ses fonctions et à l’heure actuelle, je trouve ça inadmissible de mourir sur son lieu de travail."
L'agression de trop dans un service saturé
En salle de soin, la patiente a dû être maîtrisée par le service de sécurité.De son côté, la direction de l'hôpital a mis en place une cellule d'écoute et rappelle que la sécurité au sein de l'établissement est l'une de ses priorités : "Il y a des boutons dans les couloirs d'appel d'urgence pour pouvoir déclencher les équipes de sécurité dans les meilleurs délais, il y a des caméras de surveillance, qui ont été travaillées avec le service de sécurité de l’hôpital pour qu’on intervienne le plus rapidement possible."
Ces violences ne font qu'aggraver des conditions de travail déjà très dégradées au sein d'un service des Urgences en grève à Creil depuis plus d'un an.
Dans les prochains jours, rassemblant la direction, les médecins, les soignants du service des urgences et le personnel de sécurité, un retour de comité d'expériences doit avoir lieu. L'objectif est d'éviter au maximum dans le futur ce type d'agression.