Dépôts sauvages d'ordures : 10 ans après, le maire de Laigneville revient sur sa méthode "du retour à l'envoyeur"

Le maire de Laigneville, dans l'Oise, s'est fait connaitre en optant pour un procédé original afin de décourager les habitants de faire des dépôts sauvages d'ordures : "le retour à l'envoyeur". 10 ans plus tard, Christophe Dietrich revient sur cette méthode, largement relayée dans la presse et les réseaux sociaux.

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Policier de formation, le maire de Laigneville dans l'Oise court plusieurs kilomètres par jours. "Je pratique tous les chemins de la commune et toutes les semaines, je découvrais des tas de déchets de chantier partout. Au printemps, ça montait à trois quatre dépôts par semaine. C'était insupportable et mes équipes techniques passaient une journée par semaine, voire deux, à ramasser les merdes des autres. En plus, c'est la commune qui payait le retraitement des déchets. Il y en avait pour 25 000 € par an", raconte l'édile.

Après des dépôts de plaintes, systématiquement classés sans suite, Christophe Dietrich a décidé de trouver ses propres solutions : "Je ramenais les déchets. Et que le propriétaire soit là ou pas, je lui déversais devant la maison. Quelque part, il fallait marquer des esprits".

Une démarche contestée à l'époque

Vivement critiqué à l'époque, le maire explique pourquoi il en est arrivé là : "Je ne veux pas me substituer à la justice, simplement, on ne m'a pas laissé d'autres choix. Les gens m'ont pris pour un cow-boy alors que j'étais face à un vide juridique. J'étais face à une absence de prise en charge par l'administration et moi, j'avais des gens qui en avaient marre de voir tous ces dépôts en toute impunité. Il fallait trouver une solution".

Plus tard, il a commencé à médiatiser les "retours à l'envoyeur". "Les gens se disaient 'le mec qui veut passer à la télé'. Mais non ! C'est simplement que si vous le faites sans le faire savoir, ça n'a aucun intérêt, car aucun impact. C'est quand j'ai commencé à vouloir faire une vidéo que ça explosé très rapidement. Et, ça a freiné drastiquement les dépôts sauvages", raconte-t-il. 

Adapter ses méthodes 

Aujourd'hui, le dispositif se montre très efficace puisque les dépôts sauvages sont passés de trois par semaines à trois par an. Et les intéressés sont tous identifiés en quelques minutes : "J'ai largement amélioré mes techniques de recherche. Même avec un code barre ou un truc comme ça, je les retrouve. Les entreprises jouent le jeu aussi. Quand on les appelle en leur expliquant le problème, elles jouent le jeu lorsque c'est l'un de leurs véhicules. Elles nous disent les choses...". 

Son approche a changé, elle aussi. "Je ne veux pas exploser mon personnel, alors maintenant, je ramasse les déchets, je les stocke au service technique et les gens viennent au service technique. On leur pose leurs déchets à leurs pieds, il les ramasse et ils sont accompagnés en déchetterie. Et puis, ils payent l'amende en plus de la participation au frais de ramassage", explique le maire. Au total, les mis en cause paient 135€ d'amende et 250€ par mètre cube de déchet. Récemment, un contrevenant a été  dans l'obligation de payer 5 000€ d'amende.

Un bilan globalement positif selon lui 

Dix ans après, le maire ne regrette rien : "Aujourd'hui, les résultats sont là. Personne n'a jamais été blessé et tout s'est toujours bien passé. On a toujours fait ça très intelligemment et on est dans le strict respect de la loi. Encore plus aujourd'hui puisqu'on les cherche et qu'on leur fait ramasser leurs déchets dans la cour des services techniques".

En revanche, bien qu'il note une amélioration de la situation, il espère encore du changement : "La justice commence à bouger un peu, mais malheureusement le cadre légal n'a pas suffisamment évolué. À l'époque où j'ai commencé, on n'avait même pas le droit d'identifier les véhicules avec la vidéoprotection. Maintenant, on a le droit, mais par contre le cadre légal du maire n'a pas évolué. On n'autorise pas le maire à mettre 2 000 euros d'amende alors que si on avait l'autorisation. Vous en choper deux, vous le faites savoir et je vous garantis que c'est fini". 

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