Depuis 10 ans, un arrêté impose de dire "bonjour" et "au revoir" en entrant et sortant de la mairie de Lhéraule dans l'Oise

Le 9 novembre 2012, le maire de Lhéraule dans l'Oise a décidé de prendre un arrêté qui impose aux habitants de la commune de dire "bonjour" et "au revoir" lorsqu'ils se rendent en mairie. Une réglementation toujours en vigueur 10 ans plus tard.

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Il y a 10 ans jour pour jour, le 9 novembre 2012, Gérard Plée, le maire de Lhéraule, un petit village de 190 habitants dans l'Oise, prenait un arrêté "portant obligation du respect des normes sociales dans les locaux de l'administration communale".

En clair : a minima dire "bonjour" et "au revoir" en se rendant en mairie.

Une mesure évidente que le maire est contraint d'ajouter à la réglementation applicable dans sa commune à la suite d'un différent avec certains de ses administrés. "J'ai eu l'occasion de constater que certaines personnes se comportaient dans la mairie en territoire conquis. On rentrait, on demandait ce que l'on souhaitait, on ressortait... Jusqu'au moment où cela m'a exaspéré", raconte-t-il.  

Estimant qu'il était donc nécessaire formaliser ce qui paraît pourtant indéniable, il décida de prendre un arrêté mentionnant que : "les usagers de la mairie de Lhéraule sont tenus de se conformer à l'observation des normes sociales de politesse et de courtoisie telles que définies dans le préambule ci-dessus, en particulier de saluer les personnes présentes lors de leur entrée dans les lieux."

"Je considère qu'il doit y avoir un respect à une fonction"

La mesure est bien entendu connue de tous dans la commune. "Depuis que les pendules ont été remises à l'heure avec 2-3 grincheux, maintenant cela se passe très bien", nous confie un habitant. 

L'arrêté, qui a pu faire sourire à l'époque, possède une vraie valeur juridique, validée par la préfecture de l'Oise. En cas de manquement, la sanction n'est pas bien lourde, puisque la personne qui ne se sera pas pliée aux règles de politesse sera priée de quitter les lieux. Hors cas de force majeure, bien entendu. 

"On m'a posé la question de savoir si je n'avais pas le sentiment d'être un dictateur, il y a même des gens qui m'ont dit que c'était le cas, que je me considérais comme le monarque du village, rapporte le maire de Lhéraule. Ce n'est évidemment pas mon état d'esprit quand je prends ce type d'arrêté. Je considère qu'il doit y avoir un respect à une fonction. C'est un peu ce dont souffre notre société aujourd'hui, c'est ce manque général de respect. Aujourd'hui, on peut aussi bien donner une gifle à un maire, qu'au président de la République. Ce n'est pas normal."

L'arrêté est toujours applicable aujourd'hui, bien que le maire n'ait pas eu besoin de faire de rappel à l'ordre depuis 10 ans. "Je n'ai jamais eu besoin de l'appliquer. La personne qui avait été visée par cet arrêté n'a plus remis les pieds dans la mairie. Le problème a donc été résolu. Vis-à-vis de la grande majorité de mes concitoyens, il n'y a jamais eu de problème, cela reste des cas marginaux, mais si ceux-ci ne sont pas traités à la base, cela peut prendre des proportions telles qu'on peut les voir aujourd'hui dans la société. C'était donc une façon de marquer le coup [...]. Les gens oublient souvent le troisième mot de notre devise, c'est la fraternité. Si on veut vivre ensemble, la moindre des choses, c'est de respecter les personnes que l'on côtoie.", conclut Gérard Plée. 

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