Savez-vous ce qu’est un cougourdonnier ? Un artisan qui travaille les calebasses, pour en faire des objets décoratifs. Rencontre avec le Belge Christophe Fontaine, l'un des rares représentants de ce métier, vraiment original.
Dans son atelier de Blandain en Belgique, le visage bien protégé par un masque et des lunettes, Christophe Fontaine sculpte minutieusement une superbe calebasse. Calebasse ou cougourdon, comme on appelle ce fruit à Nice, d'où le nom de cougourdonnier, un métier très rare et très précis.
A la main, Christophe tient une toute petite scie électrique qui lui permet de faire des coupes très fines. "La calebasse, c’est le fruit du calebassier, une plante de la famille des cucurbitacées, explique-t-il. Lorsqu’elles sèchent, elles brunissent et deviennent dures comme du bois."
Le cougourdonnier montre du doigt une lampe terminée : "Ici, la matière est rognée jusqu’à la dernière membrane du végétal, donc dans la pénombre, elle est transparente. Et la lumière devient rouge, alors que la lampe est blanche !"
Un objet fragile, qu’il faut "éviter de mettre dans la zone du chat !", conclut-il dans un grand éclat de rire.
Un vrai métier
Avec ces fruits, Christophe fabrique essentiellement des lampes, mais aussi des diffuseurs d’huiles essentielles, des nichoirs d’oiseaux ou tout autre objet qui lui passe par la tête.
"C’est mon épouse Nadine qui a découvert ça par hasard. Elle s’est lancée, elle a eu du succès et on lui a proposé d’exposer. Mais elle n’avait plus que deux créations ! Je lui ai donné un coup de main et je me suis pris au jeu !"
Christophe Fontaine.
Un jeu devenu pour cet autodidacte un vrai métier, qui le conduit dans des salons d'art et lui vaut des commandes parfois étonnantes, "comme des lampes avec des motifs de dessins animés très connus, qui deviennent des veilleuses pour des chambres d’enfants".
Un métier passion pour lequel Christophe Fontaine ne compte pas ses heures, très variables selon le type de travail accompli.
"Vous voyez, pour cette petite lampe, j’ai passé 8h45, mais pour d’autres, ça peut aller jusqu’à 200 heures de travail !"
Où Christophe Fontaine trouve-t-il ses drôles de cougourdes ? Eh bien, elles viennent de loin, des Etats-Unis, du Mali ou encore du Kenya et ne sont pas comestibles.
L’artiste précise en souriant : "Dans notre région, il y en a aussi, mais ce n’est pas la même qualité. On n’a pas le même soleil !"