Par amour pour leur histoire familiale et pour leur arrière-grand-mère Thérèse, deux cousines se sont associées pour recréer une gamme de liqueurs. Tout en mettant en avant leurs aïeux, elles dépoussièrent ces alcools en les modernisant.
Ce sont des souvenirs de leurs repas de famille qui ont poussé Charlotte Ancellin et Victoire Levassor à lancer une gamme de liqueurs artisanales dans l'Oise. Tout en préparant leurs mixtures, elles racontent : "Avant, notre arrière-grand-mère faisait de la liqueur et c'est vrai que nous, quand on fait des apéros, il y a les vins et les spiritueux beaucoup plus forts comme le gin, la vodka, le whisky, mais pas grand-chose au milieu. Finalement, l'apéritif, le digestif, c'était aussi un art de recevoir à l'époque".
Un projet intergénérationnel
Leur arrière-grand-mère, Thérèse Bocquet, proposait des liqueurs faites maison à la fin de leurs repas de famille. Elle a donné son nom à leur entreprise. Thérèse, René et bientôt Prosper, tous leurs produits portent les noms de leurs aïeux. "Prosper, c'est le grand-père de Thérèse.", raconte Charlotte avant d'ajouter : "On s'est amusé avec des photos qu'on avait, on a essayé de les retrouver. Le gros défi, c'était de trouver des photos qui soient de bonne qualité pour pouvoir les retravailler. C'était marrant, parce qu'on a découvert plein d'histoires de famille".
La Maison Bocquet, c'est une aventure familiale. En dehors de la complicité évidente des deux cousines qui produisent tout toutes seules, c'est toute une famille qui goûte et donne son avis sur les nouvelles sorties. "On fait des crash-tests sur eux. Ce sont les premiers à nous demander :'Bon c'est bon ? On peut découvrir maintenant ?'. On a des cousins et même des aïeux plus âgés qui suivent cette histoire et qui trouvent ça excellent. C'est une madeleine de Proust pour eux. Même si ce sont des goûts qu'ils n’ont pas forcément connus parce qu'on a inventé toutes les recettes, on reste sur un esprit hyper gourmand. C'est important pour nous que les vieilles générations soient alignées avec ce que l'on voulait faire et qu'elles comprennent notre démarche pour être dans le respect de ce qu'ils avaient connu."
"On travaille avec des gens que l'on connaît"
Loin des liqueurs ultra-sucrées et mono fruits de nos grands-mères, les cousines innovent : "Dans l'idée, c'est un peu comme un vin. Il y a une note de tête, une note de cœur et une note de fin." Tout en modernisant les recettes, elles cherchent à revenir à des produits plus sains : "On fait souvent attention à ce que l'on boit au niveau du vin, mais pour les spiritueux, les gens font beaucoup moins attention. Il y a des alcools qui contiennent des colorants, des arômes artificiels, juste comme ça. Et pourtant, ils sont consommés partout."
Leur attachement à leur histoire familiale, c'est aussi un attachement territorial puisque Victoire et Charlotte ne travaillent qu'avec des acteurs locaux : "On travaille avec des agriculteurs qui sont à côté de chez nous. Et sinon, on travaille avec une coopérative qui est dans l'Oise à une heure de chez nous. Ce ne sont que des produits labellisés 'made in France' et même la bouteille, elle vient de l'Oise. En fait, on travaille avec des gens qu'on connaît la plupart du temps."
À l'avenir, elles espèrent pouvoir distribuer leurs liqueurs en dehors de l'Oise et de la région parisienne. La prochaine étape pour les créatrices de la Maison Bocquet, c'est le salon du Made in France qui aura lieu du 8 au 11 novembre à la porte de Versailles à Paris.