Après deux jours d'audience devant le tribunal correctionnel de Senlis, le parquet a requis entre 9 mois et un an de prison ferme contre quatre jeunes jugés pour avoir agressé sexuellement Shaïna en 2017, deux ans avant sa mort à Creil. La décision doit être rendue le 1er mars.
Durant deux jours, quatre jeunes hommes comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Senlis pour agressions sexuelles, violences en réunion et enregistrement d'images pornographiques d'une mineure. L'un entre eux étant aussi poursuivi pour des "pressions graves" en vue d'obtenir des faveurs sexuelles.
Il s'agit des premiers actes de violence commis envers Shaïna, âgée de 13 ans au moment des faits en 2017. Deux ans plus tard, la jeune fille était poignardée et brûlée dans un cabanon de Creil.
Au terme des deux jours d'audience, le parquet a requis deux ans de prison dont un an avec sursis probatoire contre son ancien petit ami, âgé de 14 ans au moment des faits. Il a requis également neuf mois de prison ferme et six mois de sursis probatoire à l'encontre des deux autres prévenus âgés alors de 14 et 16 ans.
Les trois jeunes hommes auraient violenté sexuellement, insulté et filmé la jeune fille dans une clinique désaffectée de Creil le 31 août 2017. Une vidéo la montrant partiellement dénudée, tentant de cacher son sexe sous les injures, sera par la suite retrouvée par les enquêteurs.
Pour le quatrième prévenu, soupçonné d'une autre agression le 24 août de la même année, le parquet a requis également deux ans de prison dont un an avec sursis probatoire. Il était âgé de 17 ans.
Les prévenus contestent l'agression
Devant le juge, les prévenus ont contesté l'agression, affirmant que c'est la victime qui voulait forcer son petit ami à un rapport sexuel et qu'il l'aurait filmée pour la dissuader.
"Du côté des parties civiles, ça fait rire jaune parce qu'il me semble que cela va à l'encontre de ce que dit le dossier. Donc on se retrouve dans des situations un peu absurdes où c'est la victime qui a tout fait pour faire l'amour avec le principal mis en cause en dépit de la vidéo qui la montre nue en train de se faire insultée par ces garçons. On marche un peu sur la tête", estimait Me Negar Haeri au terme de la première journée d'audience lundi 31 janvier.
De leur côté, les avocats des prévenus n'ont pas souhaité s'exprimer. La décision a été mise en délibéré au 1er mars 2022.
Un autre procès pourrait se tenir bientôt concernant cette fois le meurtre de la jeune fille survenu deux ans plus tard et pour lequel un jeune homme a été mis en examen et placé en détention provisoire.