Le député de l'Oise juge que le budget pour 2018 du gouvernement est injuste pour les retraités, les entreprises, les bailleurs sociaux, les collectivités locales et les familles.
Invité de l'émission Télématin sur France 2 ce lundi 9 octobre, le député de l'Oise Eric Woerth, président (LR) de la Commission des Finances de l'Assemblée, a dénoncé le projet de budget 2018 présenté le 27 septembre dernier.
"C'est un budget injuste, injuste un peu partout", déclare-t-il. "Il est injuste pour les retraités. […] Pourquoi tout d'un coup les retraités sont devenus des ennemis de la République ? Je n'en sais rien, c'est une drôle d'idée".
Quand vous demandez un effort à des retraités qui ont 1.300 euros par mois, je ne suis pas bien sûr que ce soit exactement ce qu'il faut faire et puis c'est tout à fait inutile pour l'économie.
"Ce n'est pas parce que vous transférez un peu de pouvoir d'achat vers les actifs que ça change quelque chose, poursuit-il. Les actifs, ils ont besoin de revenus d'activités, ils ont besoin de croissance".
.@ericwoerth "C'est une punition quand on augmente la #CSG de 20% on a envie de prendre le pouvoir d'achat des retraités!" #Les4V @telematin pic.twitter.com/cVjujIT4Hm
— Caroline Roux (@Caroline_Roux) 9 octobre 2017
Pour le député, le budget est également injuste pour les entreprises : "on augmente le coût du travail", a-t-il énuméré, pointant "une baisse du crédit d'impôt".
Injuste pour les bailleurs sociaux, les collectivités locales et les familles
Concernant la baisse des APL, il juge que "c'est injuste également pour les locataires d'HLM" ou "pour les bailleurs sociaux qui auront bien du mal à entretenir leur immobilier".
"C'est très injuste pour les collectivités locales et donc pour le citoyen local, pour nous qui consommons des services publics locaux", ajoute Eric Woerth, à la veille du début de l'examen en commission à l'Assemblée de ce premier projet de budget du quinquennat.
"C'est injuste aussi pour les familles", affirme encore l'ancien ministre du Budget, visant "la remise en cause d'une certaine manière de l'universalité des allocations familiales". "Cette universalité, elle est dans les racines de la sécurité sociale française", a-t-il plaidé, alors que le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a dit n'être "pas fermé" à la possibilité de "supprimer les allocations familiales pour les revenus les plus élevés".
Le député de l'Oise a enfin estimé que "c'est un budget qui fait moins d'économies qu'il aurait dû faire". "Le budget de l'Etat sera plus en déficit en 2018 qu'il ne l'est en 2017".