Il fut d'un des premiers au XVIIIe siècle à s'intéresser aux personnes souffrant de déficience visuelle. Né à Saint-Just-en-Chaussée dans l'Oise, Valentin Haüy a consacré une partie de sa vie à enseigner aux aveugles, avant l'invention du braille par Louis Braille en 1829.
Si la journée mondiale du braille a lieu tous les 4 janvier en référence à la date de naissance de son inventeur Louis Braille, un autre homme avant lui s'est penché sur le sort des personnes atteintes de déficience visuelle.
Né le 13 novembre 1745 à Saint-Just-en-Chaussée dans l'Oise, Valentin Haüy est issu d'une famille de tisserands aisée. Durant sa jeunesse, il fait ses études à la Sorbonne à Paris où il apprend une quinzaine de langues dont le latin, le grec et l'hébreu. Son aptitude pour les langues le conduira à devenir interprète du roi pour traduire l'espagnol, l'italien et le portugais. Il sera également professeur du Bureau d'Académie d'écriture.
Gaufrer le papier pour lire les lettres
En 1771, alors qu'il est âgé de 26 ans, il assiste à un spectacle à la foire de Saint-Ovide qui met en scène des aveugles volontairement ridiculisés. Choqué par ce qu'il vient de voir, il décide de fonder une école spécialisée, comme l'Abbé de l'Épée l'avait fait en 1760 pour les sourds et muets.
Il prend en charge tout d'abord François Lesueur, un jeune mendiant aveugle âgé de 17 ans et s'aperçoit que les personnes atteintes de déficience visuelle peuvent reconnaître des inscriptions par le toucher. Il décide alors de fabriquer des lettres en grand format pour gaufrer le papier afin qu'elles apparaissent en relief. Grâce à ce procédé, il enseigne à ses élèves la lecture, l'orthographe et le calcul. En 1785, l'institution des enfants aveugles est créée, à ses frais, rue Coquillère à Paris.
Directeur d'une école en Russie durant 11 ans
L'établissement, qui changera plusieurs fois de nom et de lieu, est financé par la Société Philanthropique jusqu'en 1791. Durant la Révolution, il est pris en charge par l'État et devient l'Institution nationale des jeunes aveugles. L'école, devenue publique, donne une priorité à l'enseignement professionnel. En 1800, face à des difficultés financières, il est rattaché à l'hôpital des Quinze-Vingts. Des changements au sein de l'école, devenue l'Institut national des aveugles travailleurs, et des raisons politiques contraignent Valentin Haüy a démissionner en 1802.
Ce n'est pas pour autant qu'il abandonnera sa vocation puisque c'est en Allemagne et en Russie qu'il créera en 1806 et 1808 deux écoles pour aveugles. Il restera directeur de l'école de Saint-Petersbourg durant 11 ans puis reviendra à Paris.
Avant de mourir le 18 mars 1822, il eut l'occasion de revenir dans l'école qu'il avait fondée à Paris le 21 août 1821 où une cérémonie fut organisée en son honneur. Sa statue, ainsi que celle de son frère, le minéralogiste René Just Haüy, est érigée devant la mairie de Saint-Just-en-Chaussée.
Quant à l'Institut national des jeunes aveugles (INJA), il existe toujours, boulevard des Invalides à Paris. Une association venant en aide aux personnes atteintes de déficience visuelle porte le nom de Valentin Haüy depuis 1889.