Une « zone neutre » a été mise en place devant la gendarmerie de Pont-Sainte-Maxence dans l'Oise pour permettre aux parents séparés de se rencontrer dans le cadre de la garde partagée, et lutter contre les violences conjugales et intrafamiliales.
"Partout en France, certains couples séparés ont pris l’habitude de se rencontrer de manière informelle devant les commissariats et les gendarmeries pour échanger leurs enfants en garde partagée" explique le lieutenant Benjamin Coumel, commandant la communauté de brigades de Pont-Sainte-Maxence qui a mis en place des "zones neutres" pour permettre cet échange en toute quiétude.
Ça permet aussi que l’ex-compagnon n'ait pas l’adresse de madame, ne rencontre pas le nouveau compagnon et qu’il respecte l’éventuelle interdiction de paraître dans la ville de résidence de son ex-compagne.
Benjamin Coumel, gendarme chargé de l'expérimentation dans l'Oise
Il s’agit de deux places de parking, face à la gendarmerie de Pont-Sainte-Maxence, sous vidéo-surveillance et équipées d’un bouton d’appel d’urgence. "L’accueil est ouvert 7 jours sur 7, de 7h30 à 19h, en cas de problème un agent peut être sollicité" rassure Benjamin Coumel, qui remarque "un pic d’intervention au domicile de victimes de violences conjugales et intrafamiliales, le vendredi soir et le dimanche soir", qui correspond au moment où les couples séparés échangent les enfants pour la garde partagée.
"Ça permet aussi que l’ex-compagnon n'ait pas l’adresse de madame, ne rencontre pas le nouveau compagnon et qu’il respecte l’éventuelle interdiction de paraître dans la ville de résidence de son ex-compagne" ajoute le gendarme.
L’expérimentation, unique dans le département est mise en place officiellement depuis lundi. Un bilan sera effectué dans quelques mois avant d’étendre éventuellement le dispositif à d’autres zones du département.
Un dispositif inspiré du Canada
Les 10 500€ de travaux nécessaires qui comprennent le marquage au sol, la caméra de vidéosurveillance et le panneau d’informations, ont été pris en charge par la commune, pour tenter d’apaiser les tensions. "Le moment d'échanges des enfants constitue souvent un moment de tensions entre le père et la mère. Il n’est pas rare que les forces de l'ordre interviennent au sortir des écoles" constate Arnaud Dumontier, maire Les Républicains de Pont-Sainte-Maxence.
Le dispositif, déjà testé en Charente-Maritime, s’inspire du modèle Canadien où ces zones neutres sont courantes et médiatisées.
La gendarmerie de Pont-Sainte-Maxence travaille conjointement avec la justice, pour éventuellement inscrire les zones neutres dans la palette de dispositifs mis en place par le juge des affaires familiales.