"La première reine des Belges était une Française" : le roi et la reine des Belges au château de Chantilly pour une exposition sur Louise d'Orléans

Le roi et la reine des Belges sont en visite au château de Chantilly, dans l'Oise, ce mercredi 16 octobre 2024. Aux côtés du président de la République Emmanuel Macron, ils découvrent en avant-première une exposition consacrée à la reine Louise d’Orléans.

En 1832, Louise d'Orléans, fille de Louis-Philippe, épouse Léopold Iᵉʳ de Belgique. "La première reine des Belges était donc une Française. C’était la sœur du duc d’Aumale qui est le collectionneur du château de Chantilly, donc c’était assez naturel qu’elle soit honorée ici", retrace Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine et directeur du musée Condé, lors de la mise en place de l'exposition.

Signe du lien qui reste entre les deux pays, le roi et la reine des Belges sont venus la découvrir en avant-première, ce mercredi 16 octobre 2024, à Chantilly (Oise).

Une reine peu connue

"Louise Marie est une reine qui n’est pas très connue en Belgique", contextualise An Lavens, directrice du musée BELvue. "C’était notre première reine que le public connaît beaucoup moins que la reine Astrid ou la reine Fabiola."

La méconnaissance est telle qu’il y a quelques semaines, une copie d'un célèbre tableau a été identifiée dans les escaliers de l’ambassade de France en Belgique : "En fait, une descendante de Louis Philippe, qui habite en Belgique, m’a dit ‘mais vous savez, ce tableau-là représente le mariage de Louise Marie avec Léopold Iᵉʳ'", retrace Xavier Lapeyre de Cabanes, ambassadeur de France en Belgique.

Cette copie du tableau, dont l’original se trouve à Versailles, est à découvrir au sein de l’exposition de Chantilly. "Le tableau était vu jusqu’alors par des invités de l’ambassade. Je pense qu’ils sont moins nombreux que les visiteurs des expositions de Chantilly donc c’est très bien qu’il puisse être vu", estime l’ambassadeur.

Des œuvres venues de Belgique

L'exposition au sein du château de Chantilly est née de la collaboration entre les deux pays, qui a permis de sortir des chefs-d'œuvre des réserves belges. Grâce aux milliers de lettres rédigées par Louise d’Orléans à ses proches, les conservateurs belges ont réussi à retracer l’histoire et le parcours de dizaines d’objets.

Certains ont été sélectionnés pour l’exposition à Chantilly, comme des ballerines en cuir et en soie. "Dans ses correspondances, elle parle des bals et on voit qu'elle a du mal en public, mais qu'elle s'y amuse. Elle est aussi très contente de voir ses enfants y aller", raconte Julien De Vos, directeur du service des musées et du patrimoine culturel de la province de Namur.

Un tableau de Louise d’Orléans, exposé depuis 1851 au palais de la nation, où siègent aujourd’hui les députés et sénateurs, a également fait le déplacement dans l'Oise. La peinture a été réalisée par Fanny Geefs : "à l’époque, ça ne courait pas les rues. Il y avait des femmes peintres, mais pour qu’un parlement achète un tableau d’une femme... c’était plutôt exceptionnel", explique Sophie Wittemans, conservatrice du patrimoine artistique du palais de la nation.

Au total, 70 œuvres sont à découvrir au musée Condée du château de Chantilly du 19 octobre 2024 au 16 février 2025. L'exposition partira ensuite au TreM.a, un musée situé à Namur, en Belgique, du 14 mars au 16 juin 2025.

Avec Laurent Pénichou / FTV