Autiste et placée sous tutelle, Fouleye a disparu pendant 4 jours du domicile de ses parents à Nogent-sur-Oise. Elle a été retrouvée à Paris grâce à une chaîne de solidarité mise en place sur les réseaux sociaux, à défaut d'une loi alerte disparition pour personnes handicapées.
"Il faut éviter que d'autres familles revivent ce que nous avons vécu". Encore émue par cette chaîne de solidarité grâce à laquelle Sira a pu retrouver sa petite soeur autiste disparue à Nogent-sur-Oise, la jeune femme pense aux autres familles confrontées à la même angoisse. C'est donc tout naturellement qu'elle relaye une pétition mise en ligne en 2019 par l'association "1 pour tous, tous pour l'autisme".
Sa fondatrice met en évidence un vide juridique. Pour déclencher une alerte disparition (et non d'enlèvement qui se déclenche dans les 24h), le Préfet statue sous 72h. Or, ces 72h ont été fatales à un adolescent de 17 ans. En 2019, autiste non verbal, le jeune homme a échappé à la vigilance de sa famille pour disparaître dans les rues de Paris. Il ne pouvait ni s'alimenter ni s'hydrater par lui-même. Son corps a été repêché 27 jours plus tard dans la Seine.
Une pétition en ligne
À la suite de ce drame, l'association lance une pétition adressée aux politiques. Elle réclame une loi Alerte disparition personne handicapée/vulnérable/dépendante permettant au même titre que l'alerte enlèvement, que "les médias informent avec un bandeau rouge 'Alerte Disparition' et ce dès les premières 24h".
"Cette pétition mérite d'être connue" insiste la soeur de Fouleye. "Pour ces personnes handicapées, on doit agir parce que ce sont des personnes vulnérables".
Pour l'heure, Sira reste mobilisée. Elle reconnaît que sa famille a eu beaucoup de chance grâce à cette chaîne de solidarité "grandiose" qui s'est formée. Elle se fait un devoir de téléphoner à chaque personne qui a relayée son appel, pour la remercier de sa bienveillance.
"Il y a un mois, j'ai vu une disparition d'une étudiante sénégalaise. J'ai relayé l'avis de recherche mais je ne savais pas que j'allais le vivre aussi. C'est l'ironie du sort."