Le jeune homme de 20 ans avait été retrouvé mort chez sa petite-amie, à Nogent-sur-Oise, en 2014. Après une procédure d’extradition et un report du procès d’abord prévu en mars dernier, le principal suspect doit comparaître lundi 19 septembre 2022.
C’est un procès que les parents de Julien Videlaine attendent depuis de longues années : celui de l’homme suspecté d’avoir tué à coups de couteau le jeune homme à Nogent-sur-Oise. Huit ans après les faits, ce Franco-kurde de 52 ans, doit comparaître ce lundi 19 septembre devant la cour d’assises de l’Oise.
Le corps de la victime de 20 ans avait été retrouvé le 24 juillet 2014 par les services de secours, appelés dans un pavillon de Nogent-sur-Oise. Julien Videlaine, nu dans la salle de bain, présente une vingtaine de blessures par armes blanches au front, aux poumons ou encore au coeur. A proximité, et également blessée à la main, se trouve sa petite amie.
Procédure d'extradition
Elle accuse alors son père, qui désapprouverait sa relation de deux ans avec le mécanicien d’origine kabyle. Le couple aurait profité d’une absence de la famille pour se retrouver et prenait un bain lorsque Muhittin Ulug serait rentré. Selon la jeune femme de 19 ans, ce dernier lui aurait crié de le retrouver en bas, mais, caché sur le palier, aurait profité de sa sortie pour poignarder le jeune homme malgré ses tentatives de s’interposer.
Lorsque l’information judiciaire est ouverte, le suspect a déjà pris la fuite vers la Turquie en passant par l’Allemagne. Pendant quatre ans, la famille de Julien Videlaine va tenter d’obtenir son interpellation, allant à la rencontre des entourages de François Hollande puis d'Emmanuel Macron, des ministères de la Justice et des Affaires étrangères et de l’ambassadeur de Turquie.
Changement de version
Muhittin Ulug est finalement arrêté en mai 2018, avant d’être extradé et mis en examen en octobre 2019. S’il avoue le meurtre, il donne aussi une autre version des faits : selon lui, entendant des cris à l’étage et ignorant qui se trouvait avec sa fille, il aurait cru la protéger d’une agression. Celle-ci est également revenue sur ses déclarations, affirmant que son père ne savait rien de sa relation et avoir menti sous le choc au début de l’enquête.
Le procès, initialement prévu en mars, a également été renvoyé à cause d’une "difficulté déontologique". L’un des avocats de la défense était marié à l’avocate de la fille de l’accusé. Le couple s’est à présent retiré du dossier, et la famille de Julien Videlaine compte "sur chacun des protagonistes pour qu'aucun nouvel évènement ne vienne empêcher" le travail de la justice, a fait savoir leur avocate, Me Justine Devred.
Le verdict doit être rendu ce jeudi 22 septembre.