Une trentaine de jeunes issus des quartiers populaires de Nogent-sur-Oise se produisaient sur scène ce dimanche, accompagnés de personnes en situation de handicap. Ces trois heures de spectacle sur le thème des cultures urbaines sont la concrétisation d'un projet de sensibilisation à la différence.
Trois mois de répétition pour trois heures de spectacle avec, sur scène, des jeunes des quartiers populaires de Nogent-sur-Oise et des personnes en situation de handicap. Le projet Handi Cult’urbaine revenait pour une deuxième édition ce dimanche sur la scène de l’espace culturel du Château des Rochers. L’initiative mêle ateliers de braille, de langage des signes, mais aussi de danse contemporaine, de beatbox ou de scratch. Une médiation qui permet aux enfants et adolescent de s’ouvrir à la différence, selon Roger Oulia, organisateur et responsable du service jeunesse à la mairie de Nogent-sur-Oise .
Comment est née cette collaboration ?
"Il y a deux ans, on avait voulu travailler sur les discriminations. En questionnant les jeunes, on s'est aperçus qu'ils ne parlaient que de discriminations liées aux quartiers ou à la couleur de peau, et jamais des discriminations pour les personnes en situation de handicap. Donc il nous semblait intéressant de mettre en place ce projet en s'appuyant sur les cultures urbaines, parce qu'elles fédèrent beaucoup au niveau des jeunes. C'est comme ça qu'est partie l'idée de ce projet."
Comment ça se passe entre les jeunes et les personnes en situation de handicap ?
"Il y a un réel échange. Surtout avec les plus jeunes, parce qu'il n'y a pas de filtre. Ils posent des questions : "tu n'as pas de jambe, comment tu fais ?", etc. Ça permet un vrai échange, sans tabou. C'est constructif des deux côtés. Ça leur apporte une ouverture culturelle : s'ouvrir sur les autres, voir autre chose, comprendre le monde et relativiser quand on les entend se plaindre sur leur condition."
Ce sont deux mondes qui ne se côtoyaient pas ?
"Exactement. J'ai été surpris. Les jeunes me disaient qu'il n'y avait pas d'handicapé à Nogent. Pour eux, comme ce n'est pas forcément visible, ils n'en voient pas ou un de temps en temps et ils ont l'impression qu'ils n'existent pas. Or, quand on parlait avec les associations qui ont travaillé avec nous sur ce projet, on a compris que, souvent, ils ne sortent pas parce que ce n'est pas forcément adapté pour eux ou parce qu'ils n'osent pas. L'idée, c'est de casser les barrières et de voir qu'on peut tous se mélanger et travailler ensemble."