Le tribunal de commerce de Nanterre a rendu son jugement ce vendredi 10 mai concernant la reprise de deux usines picardes Majencia, à Noyon (Oise) et Guise (Aisne). Le groupe polonais Nowy Styl, issu du même secteur, reprend le site isarien. La société Tidee reprend elle l'usine axonnaise.
Ce vendredi, le Tribunal de Commerce de Nanterre a rendu son jugement et a désigné Nowy Styl Group repreneur de Majencia, en redressement judiciaire depuis le 29 novembre 2018. Le géant Européen du mobilier de bureau reprend les usines situées à Noyon (Oise) et Bressuire (Deux-Sèvres), et la plupart des équipes Majencia, avec 266 collaborateurs.
Parmi les trois candidats intéressés par la reprise de Majencia. Le tribunal de commerce de Nanterre a tranché pour Nowy Styl Group. Sur Twitter, le directeur général de Majencia avait exprimé déjà sa préférence pour ce groupe.
Nous souhaitons boucler cette période d’attente dès demain avec un jugement que nous espérons en faveur de Nowy Styl pour rebondir très vite. https://t.co/zatfrKx7XR
— Vincent GRUAU (@vgruau) 8 mai 2019
Dans le communiqué du repreneur, il est indiqué la création d'une nouvelle entité Nowy-Styl- Majencia, elle sera dotée d'un capital de 10 millions d'euros et d'un financement en compte courant de 9,5 millions , de futures embauches sont également envisagées en ligne avec la croissance de l'activité. Et les contrats avec les clients stratégiques vont continuer.
"Selon nos analyses, ce montant global permettra à Majencia de redevenir leader de son marché" indique Rafał Chwast, Vice-Président et Directeur Financier de Nowy Styl Group.
"Nous connaissons le potentiel de Majencia sur le marché français. La confiance que la société a su susciter de la part de ses clients durant de nombreuses années est inestimable, affirme Roman Przybylski, membre du conseil et directeur commercial de Nowy Styl Group. Au cours des due-diligences menées dans le cadre du projet de reprise, nous avons identifié des domaines dans lesquels nous pourrons mettre en oeuvre des améliorations significatives du fait de l’envergure de nos activités et de nos expertises. Par exemple, la largeur du portefeuille produits de Nowy Styl et notre capacité à étendre notre offre de façon dynamique et rapide, apportera des compléments attractifs à l’offre de Majencia. A ce jour, un quart des ventes de Majencia est constitué de produits achetés auprès d’autres fabricants. Je pense que nous pourrons combler ces besoins avec nos propres solutions."
266 postes conservés
Après un dépôt de bilan en 2004, Vincent Gruau avait déjà sauvé l'entreprise. Le directeur général de Majencia reprend l'affaire et mise sur le made in France. La production est relocalisée de Chine en France. Une stratégie payante : très vite, le fabricant devient leader dans le domaine. Plus tard, la direction entame une restruction industrielle pour s'adapter aux mutations du marché. Insuffisant.Vincent Gruau va poursuivre son action au sein de la nouvelle entité. Satisfait par ce jugement du tribunal de commerce de Nanterre, il est heureux que le choix des juges se soit porté sur Nowy Styl Group.
"Nous sommes très heureux que le Tribunal ait fait le choix de retenir l’offre de Nowy Styl Group pour la reprise de Majencia. Faire partie désormais du Groupe leader en Europe, le plus solide et avec la plus belle trajectoire de réussite, est une chance pour la nouvelle société Nowy Styl - Majencia de devenir le leader français en France. Nous devons réussir le retournement de Majencia dont la situation s’est malheureusement dégradée très rapidement ces derniers mois. Notre priorité est de revenir immédiatement sur le marché et de convaincre nos clients de nous renouveler la confiance qu’ils nous accordaient avant ces difficultés. C’est une nouvelle page très positive qui mobilisera les 266 collaborateurs qui font partie de cette nouvelle aventure, un nouveau challenge passionnant.
"On a essayé de lutter pendant longtemps"
Vincent Gruau explique, à l'époque, être contraint "d'engager les mesures qui s'imposaient" après avoir "tout mis en œuvre pour redresser la situation". "On a essayé de lutter pendant longtemps. Un moment, il faut se rendre à l'évidence et bénéficier des dispositifs, des procédures judiciaires pour redémarrer du bon pied", confie-t-il. En cause, entre autres, des retards de paiements. "On a eu des mauvaises suprises avec un certain nombre de nos clients, qui ont traîné à payer. Forcément, après, [il y a] des tensions avec les fournisseurs, donc des difficultés à s'approvisionner, à fabriquer, à livrer, explique-t-il toujours. On se retrouve dans un cercle vicieux qui conduit, malheureusement, à une situation de cessation de paiement.""On est un peu inquiets...", déclare Ludovic Cuesta, à l'une de nos équipes début décembre. A l'approche des fêtes, le délégué syndical CFDT s'inquiète pour les emplois. Vincent Gruau assurait, lui, vouloir conserver les 117 salariés du site de Noyon.
Au cours de la même audience, le tribunal de Naterre a aussi acté la reprise par la société Tidee de l'usine Majencia Guise (Aisne), productrice de tôlerie fine pour Majencia SA. Partenaire commercial de Nowy Styl, l'entreprise française entend poursuivre l'activité de fabrication de mobilier de bureau et diversifier son industrie, en se consacrant notamment à la production de rayonnages sur mesure. Tidee indique conserver 63 des 73 postes du site axonnais.
Début décembre, à l'approche des fêtes, l'une de nos équipes avait rencontré la direction et des salariés de l'entreprise :