Ce mercredi 13 novembre 2024, les principaux syndicats agricoles français appellent à de nouvelles mobilisations à partir de lundi 18 novembre. En Picardie, les manifestations se préparent.
L'heure de l'acte II. Un an après les fortes mobilisations des agriculteurs, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a appelé sur France Inter à la mobilisation nationale à partir de lundi 18 novembre 2024.
"On sera dans tous les départements à partir de lundi pour quelques jours, pour faire entendre, au moment du G20 au Brésil, la voix de la France", a affirmé le président de la FNSEA. Ce jour-là les agriculteurs de l'Hexagone appréhendent la possible signature d'un accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur. En Picardie, certains syndicats d'agriculteurs se préparent pour donner, eux aussi, leur réponse.
Éveiller les consciences
À Beauvais, Laurine Vitet, animatrice FDSEA de l'Oise et certains agriculteurs anticipent la mobilisation de lundi. En fin de semaine, en périphérie de Beauvais, ils vont retirer les panneaux de communes. "Nous allons aussi procéder au bâchage des radars à partir de jeudi 14 novembre. On ne va pas dégrader", annonce Régis Desrumaux, président du même syndicat.
Ils seront ensuite déposés devant la préfecture de l'Oise lundi et se donner rendez-vous devant la direction départementale du territoire à 15 heures. "On demande aussi un échange avec le directeur de la DDT", explique-t-elle.
On n'a pas envie d'embêter les gens, mais qu'ils comprennent notre situation
Laurine Vitet, animatrice FDSEA de l'Oise
L'animatrice du syndicat souligne aussi que le but de ces mouvements est d'éveiller les consciences. "On n'a pas envie d'embêter les gens, mais qu'ils comprennent notre situation. On a envie que l'État se réveille. Il faut savoir que nous sommes la seule profession qui vend ses produits à perte", déplore Laurine Vitet.
"L'urgence est d'alerter et de désensibiliser"
Régis Desrumaux indique que son syndicat se mobilisera à Amiens. "On a aussi des cibles dans d'autres départements", annonce-t-il. Et dans la Somme, Denis Bully, président de la FDSEA du département, veut respecter le tempo donné par le réseau national.
L'urgence est d'alerter et de sensibiliser
Denis Bully, président de la FDSEA de la Somme
"Notre mobilisation va commencer dès dimanche par une campagne d'affichage en rebaptisant les panneaux de communes par des villes concernées par le Mercosur. Appeler Amiens par Rio de Janeiro par exemple, ça peut surprendre", assure le Samarien, soulignant que l'urgence doit se focaliser sur l'accord de libre-échange.
Le lundi, les agriculteurs de la Somme vont aussi se regrouper face à la préfecture à Amiens. "L'urgence est d'alerter et de sensibiliser", ponctue Denis Bully.
Monter la mobilisation crescendo
Même son de cloche dans l'Aisne, la mobilisation se veut forte avec des rassemblements sur des points stratégiques dans les six arrondissements du département.
"Chaque sous-préfet est aussi invité pour échanger avec nous sur nos colères, notamment sur le Mercosur. D'un point de vue sanitaire, on ne peut pas voir des produits arriver sur notre territoire avec des pesticides interdits en France", indique Charlotte Vassant, présidente de l’Union des Syndicats Agricoles de l'Aisne (USAA).
Dans les trois départements, les différents syndicats indiquent que les mobilisations vont monter crescendo.