Chaque fin d'année, Virginie Bienaimé imagine le spectacle qui plongera les Grandes Écuries de Chantilly dans la magie des fêtes de Noël. Une imagination sans cesse renouvelée et nourrie par l'univers de la littérature.
"Je suis tombée dans la marmite du spectacle dès la naissance", raconte Virginie Bienaimé. Son père, Yves Bienaimé a créé le musée du cheval à Chantilly en 1982, l'année de sa naissance. "Je suis née avec ce musée. J'y ai grandi et c'était pour moi le lieu de parties de cache-cache étant enfant".
Dans la famille de la petite Virginie les chevaux tiennent une place centrale. Car son père, né avec un défaut de prononciation, s'est réfugié dès l'enfance auprès de cet animal qu'il a chéri toute sa vie. En plus du musée, la famille Bienaimé propose aussi des spectacles présentés dans les Grandes Écuries. Virginie fait son apprentissage de la scène alors âgée d'à peine 7 ans, d'abord à pied, puis à cheval à l'adolescence.
L'autre passion de cette Isarienne c'est la littérature. "Assez rapidement je me suis dit que si j'aimais la scène et les livres, alors j'aimais le théâtre". Elle se forme dans une école. "J'ai beaucoup appris sur moi, sur l'art de la mise en scène et sur la dramaturgie. C'est ce ce que j'ai voulu apporter en revenant aux Écuries".
Je ne monte pas à cheval car c'est une pratique que l'on ne peut pas faire en amateur. Cela implique un engagement quotidien auprès du cheval.
Virginie BienaiméHauts féminin - France 3 Hauts-de-France
Des spectacles équestres ont lieu tout au long de l'année aux Grandes Écuries. "Je suis portée par une équipe de cavaliers formidables et j'ai la chance de pouvoir inviter des artistes chaque année qui m'inspirent dans l'écriture". Des histoires imaginées et nourries par les personnages qui la touchent dans ses lectures et dans celles qu'elle partage aujourd'hui avec ses trois enfants. En décembre 2021, elle s'était inspirée des accords toltèques pour imaginer Alana et la cité d'Opale. Cet été, Totem racontait les peuples cavaliers.
Cet hiver c'est l'univers de La Petite fille aux allumettes qu'elle a souhaité adapter pour Le miroir de Bérylune. "Je le trouvais trop sombre alors je l'ai réécrit en y amenant des personnages de la littérature que j'aime ou que je trouve dans les livres de mes enfants". Nommée en hommage aux Misérables de Victor Hugo, Fantine, son personnage principale va rencontrer Ma Dalton. Elle convoque aussi la figure du miroir très présente dans les contes. "La nouveauté cette année c'est peut-être que ma proposition est plus humoristique et plus théâtrale encore que les années précédentes".
À chaque nouvelle création la metteuse en scène fait confiance à son équipe de cavalières et se repose sur ses propositions. "Elles son dévouées à leur cheval. C'est un engagement au quotidien qu'elles ont auprès de leur animal, tant sur les soins que sur le travail" ajoute-t-elle.
Fidèle à son amour des planches, Virginie Bienaimé organise aussi le festival La scène au jardin tous les étés au théâtre de la Faisanderie. Une scène au décor naturel unique construite au cœur du potager des princes. Elle passe alors de l'ombre à la lumière pour incarner des personnages issus des textes classiques qu'elle affectionne.
L'artiste se montre reconnaissante de pouvoir laisser libre court à sa création dans de si beaux lieux. Même si le domaine de Chantilly est son terrain de jeu depuis l'enfance, elle n'a pas perdu son émerveillement : "je me sens chez moi, mais quand j'entre dans les Grandes Écuries ce n'est pas comme entrer dans ma cuisine", sourit-elle, "même si j'y suis quotidiennement, à chaque fois que je pénètre sous le dôme c'est une grande émotion".
Virginie Bienaimé était l'invitée de l'émission Hauts féminin diffusée le 13 décembre, à voir ou revoir ci-dessus.