Françoise Desmaret est une ambassadrice de la langue et de la culture picarde. Elle a su nouer un lien fort avec les habitants de la Picardie à travers "T'es d'min coin" l'émission qu'elle anime sur France bleu et les "Tchots soupers" qu'elle organise.
La fée Picardie a touché Françoise Desmaret au berceau. "Je suis née à Villers-Faucon, rue Marie Fouré. Cette héroïne de la région qui a défendu la ville de Péronne en 1536 contre l'invasion des troupes de Charles Quint". Un signe du destin. Car dans son enfance, parler picard lui était souvent défendu. Elle entendait cette langue au quotidien dans la bouche de son papa. "Je confondais souvent le français et le picard". Pourtant au fil des années elle n'aura de cesse de nourrir cet intérêt au grès de ses rencontres.
"Mes collègues adoraient m'écouter raconter des histoires", se souvient l'enseignante retraitée dont la bibliothèques regorge d'ouvrages dédiés au picard, entre dictionnaires et autres recueils de contes et légendes régionales. Car le picard est la langue originelle des Hauts-de-France. On parle différents dialectes selon les territoires, comme le Ch'ti, tous sont dérivés du picard.
Au moment de la retraite, Françoise Desmaret s'engage pour le Téléthon. Et c'est à ce titre qu'en 2012, elle est invitée dans les studios de France Bleu Picardie par François Morvan, animateur de T'es d'min coin. On lui demande de rester. Les auditeurs s'attachent à ce duo. La complicité entre eux est évidente et elle durera 10 ans. Aujourd'hui Françoise continue de recevoir les acteurs de la région et de promouvoir les événements locaux chaque week-end après la disparition brutale de son complice.
La Samarienne a su nouer au fil des années un lien très fort avec le public. Elle a mis en place les "Tchots soupers" dont la devise est : "Bien minger, bien rigoler et pi s'tchulturer". Des rendez-vous organisés avec des restaurateurs du département. En habits d'hortillonne elle nous apprend le vocabulaire et les traditions avec beaucoup d'humour. Elle vient aussi volontiers tailler "n'tchotte bavette" avec les résidents de maison de retraites. De quoi raviver les souvenirs d'enfances.
C'est important que les élèves puissent entendre la langue picarde
Françoise DesmaretHauts féminin - France 3 Hauts-de-France
Pour cette ancienne maître formateur de l'Éducation nationale, sensibiliser la jeunesse est capital. "Parce que ce sont nos racines !" insiste-t-elle. Alors avec l'Agence régionale pour la langue picarde, et missionnée par le rectorat, elle s'attache à distiller du picard sur les lieux de passages des élèves, mais aussi, tout au long du parcours culturel de la région comme au musée de Picardie ou à la maison Jules Verne. "Un dictionnaire sur le vocabulaire de l'informatique vient d'être publié, c'est bien la preuve que ce n'est pas une langue passéiste mais qu'elle est capable de s'adapter".
Pleine de projets, Françoise Desmaret se prépare à accompagner une série de récitals avec le pianistes Bertrand Coynault. À cette occasion elle racontera des contes et légendes adaptés à chacun des territoires où ils se produiront en duo. C'est le talent de Françoise Desmaret, faire de chacune de ses rencontres un moment unique et privilégié.
Françoise Desmaret était l'invitée de l'émission Hauts féminin du 22 novembre, à revoir ci-dessus ou sur france.tv.