Des dizaines de personnes se sont rendues à la mairie de Clermont-de-l'Oise ce vendredi 11 octobre pour rendre hommage à Claude Gewerc. Le dernier président de la région Picardie s'est éteint à l'âge de 77 ans, ce lundi 7 octobre, à la suite d'une longue maladie.
Le cortège arrive devant la mairie de Clermont-de-l'Oise dans la brume ce matin du 11 octobre. De nombreuses personnes entourent le corbillard de Claude Gewerc pour les obsèques laïques du dernier président de la région Picardie.
À l'intérieur du bâtiment, familles, amis et élus se sont installés dans la salle principale. Les anonymes ont pu suivre les prises de paroles dans une seconde pièce grâce à une retransmission sur écran. Certains sont restés à l'extérieur pour attendre la fin de l'hommage.
Autour de son cercueil recouvert d'un drapeau français, de nombreuses personnes se sont succédé au pupitre. Tour à tour, elles ont décrit "un homme de gauche respectueux de ses oppositions", mais avant tout, "un homme engagé pour sa région".
Une vie dédiée à la région Picardie
Lionel Ollivier, maire de Clermont, a repris la mairie à la démission de Claude Gewerc en 2004. Il se souvient avec émotion de son parcours : "Je lui ai succédé. Il y a eu trois maires dans le mandat 2001-2008 et je me suis inscrit dans les projets qu’il avait initiés. Il n’a pas été maire longtemps, trois ans seulement, mais il n’empêche qu’en trois ans, il a marqué de son empreinte la ville de Clermont."
Parmi les élus présents, beaucoup sont issus du Parti socialiste, comme Claude Gewerc. "C'est là qu'on s'est connu. On y a milité pratiquement tout de suite quand il est arrivé ici", confie Jean-Claude Villemain, maire de Creil. "On a eu des chemins parallèles, lui était à la région et moi au département. Il vivait la région Picardie. Il a réveillé la belle endormie. Il a fait prendre conscience que la Picardie pouvait être une province avec son identité, faite de trois départements totalement différents, mais avec des richesses incroyables à tout point de vue : industrielles, touristiques, agricoles, etc. On s’est battu ensemble pour le barreau.", se remémore-t-il, visiblement très touché. René Anger, ancien conseiller régional picard (PS) ajoute même : "Pour beaucoup, il reste notre président".
Un homme salué de toutes parts
Dans l'assemblée, d'autres partis sont représentés. Michel Guiniot (RN) était son opposant politique. Pourtant, il pleure l'homme : "C’était mon ami et je pense que c’était réciproque. La politique, c'est une chose et la vie des hommes, c'en est une autre. Pendant des années, nous avons été en dehors de la politique des amis. Nous nous sommes engueulés régulièrement dans l’hémicycle, mais quand la politique était terminée, c’était un ami dans la vie. Je connaissais parfaitement sa vie, son histoire, l’histoire de sa famille. J’avais aussi l’occasion d’être en contact avec ses parents et c’est vrai que c’est quelqu’un qui va me manquer.", confesse-t-il au bord des larmes.
À l'heure du départ, 150 personnes défilent devant le cercueil avant de quitter la marie, accompagnées par des chants d'opéras. Dehors, le soleil a chassé les nuages et la musique rythmée du groupe Zebda, connu pour son engagement politique, résonne. Le silence se fait à la sortie du cortège de Claude Gewerc. Il a été inhumé dans le cimetière de la ville dans la plus stricte intimité.