Des aurores boréales ont été observées dans notre ciel dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 octobre. En baie de Somme, les photographes ont capturé de magnifiques clichés du phénomène. À l'image d'Alexandre Hébert, qui délivre ses meilleurs conseils pour réaliser de beaux clichés lors de la prochaine tempête solaire.
"Les aurores boréales, c'est magique ! Quand on regarde ça, on a l'impression d'être un gamin", s'enthousiasme Alexandre Hébert. Ce photographe de la baie de Somme a saisi d'impressionnants clichés des aurores boréales qui ont magnifié notre ciel dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 octobre 2024.
Alerté par l'application Aurora, Alexandre Hébert a préparé son matériel et filé à la pointe du Hourdel pour poser son trépied devant le fameux blockhaus échoué sur le sable. Lors des précédentes, tempêtes solaires, en février 2023 et en mai 2024, le photographe avait déjà choisi ce décor pour réaliser ses clichés d'aurores boréales. "C'est un premier plan fantasmagorique, il y a un côté science-fiction dans ce blockhaus", pointe le professionnel.
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Prendre de belles photos, même avec son téléphone
Le secret pour prendre de belles photos de ce phénomène réside dans quelques principes simples, mais qu'il est nécessaire de réunir. "Il faut regarder vers le nord, être dans la nuit noire et à au moins 20 km d'une ville pour ne pas avoir de pollution lumineuse, disposer d'une vue dégagée et lever la tête", résume Alexandre Hébert.
Si l'on est équipé d'un appareil photo, il faut "impérativement avoir un pied" car "une pause longue de 10 à 30 secondes" est nécessaire afin de capter au mieux le phénomène. Ainsi, on évite les mouvements de l'appareil. Concernant les réglages, il faut les adapter au rayonnement et aux conditions lumineuses dont on dispose sur le moment.
Pour celles et ceux qui n'ont que leur téléphone sur eux, même si la qualité de la photo ne sera pas la même que celle prise avec un appareil, c'est tout de même possible. "Pour les gens qui ont la fonction photo nocturne, il faut essayer de très peu bouger, regarder vers le nord, et laisser appuyer pour une pause longue de 5 à 6 secondes", conseille Alexandre Hébert.
"Ce n'est pas si rare que ça chez nous"
Pour obtenir ses beaux clichés, le photographe est resté sur place une heure à partir de 22h45, au moment où le phénomène était le plus visible. S'il a eu l'occasion de photographier des aurores boréales en Islande, ces dernières étaient "moins puissantes" que celles observées jeudi en baie de Somme.
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"En fait, ce n'est pas si rare que ça chez nous, mais on n'est pas dans des latitudes où on en voit aussi fréquemment que dans des pays nordiques", observe Alexandre Hébert qui conseille de particulièrement "lever la tête" fin 2024 et en 2025.
Le phénomène des tempêtes solaires
Le Soleil est actuellement proche de son pic cyclique d'activité. Et ce cycle revient tous les onze ans. Il a entraîné une intense tempête solaire qui a touché la Terre jeudi et provoqué des aurores boréales dans des régions plus méridionales que d'habitude. L'astrophysicien Eric Lagadec explique sur X pourquoi les couleurs des aurores boréales observées sont différentes en Islande et en France.
Les aurores sont rouges en altitude. Les atomes d'oxygène brillent en rouge haut dans l'atmosphère, en bas c'est vert. Photo envoyée par un collègue en Islande: là bas ils les voient vertes, nous en rouge! C'est pour ça que dans le nord de la France on voyait du vert en bas pic.twitter.com/mFFlFjscDj
— Eric Lagadec✨🌍 (@EricLagadec) October 11, 2024
En mai, la tempête solaire la plus "extrême" depuis 2003 avait pu être observée, provoquée par une série d'éjections de masse coronale (CME) en provenance du Soleil. En fait, quand ces particules arrivent sur Terre, elles perturbent son champ magnétique, avec parfois pour conséquence des aurores boréales impressionnantes, mais aussi une dégradation des communications à haute fréquence, des perturbations pour les satellites et des surcharges sur le réseau électrique.
Les particules se déplaçant à une vitesse de quatre millions de kilomètres par heure, la tempête de jeudi soir correspond à une tempête géomagnétique de niveau 4 sur une échelle de 5. La tempête solaire de mai avait, elle, atteint le niveau 5.
Les plus beaux clichés capturés dans les Hauts-de-France
D'autres photographes ont publié leurs photos prises dans notre région jeudi dans la nuit, à l'image de Julien Looten, photographe basé à Arras, qui a capturé ce beau moment depuis la Côte d’Opale.
Le photographe François du blog Take your bag a également saisi ce moment depuis la Côte d’Opale. "Ce soir, le ciel s'est embrasé pour notre plus grand plaisir", écrit-il sur Facebook.
En France, le phénomène a été observé presque partout, de la Bretagne à la Corse en passant par l'Auvergne.