"L'emploi de la force après sommation" est désormais autorisé par la préfète de l'Oise pour disperser "tout attroupement" perturbant la chasse dans les forêts domaniales du département. Le collectif anti-vénerie AVA Picardie se mobilise quand même ce 26 septembre pour "tester le dispositif".
Alors que les relations entre opposants et partisans de la chasse à courre n'ont jamais si houleuses en France, la préfecture de l'Oise a décidé de durcir le ton. Ce 25 septembre, la préfète a pris un arrêté afin d'autoriser les forces de l'ordre à faire usage "de la force après sommations (...) afin de dissiper tout attroupement qui se constituerait dans les forêts domaniale de Compiègne, Ourscamp-Carlepont, Halatte, Laigue Chantilly et Ermenonville, les mercredis et samedis de 6 heures à 20 heures" pendant la saison de la chasse jusqu'au 31 mars. La préfecture est compétente sur les forêts citées car elles sont propriétés de l'État.
Les associations opposées à la pratique de la chasse sont clairement visées par le texte : celui-ci cite nommément le collectif Abolissons la vénerie aujourd'hui (AVA) qui, selon les mots de la préfète, "commettent des actes d'obstruction concertés aux chasses à courre afin d'y faire échec" et "s'en prennent aux chasseurs et aux chiens".
Les intéressés sont stupéfaits. "On a appris l'existence de cet arrêté totalement au hasard, en naviguant sur le site de la préfecture, signale Stanislas Broniszewski, fondateur d'AVA. Nous sommes clairement nommés, et pour des raisons fallacieuses : nous avons une charte qui interdit toute violence." La violence regrettée par la préfecture fait référence à l'agression d'un chasseur en décembre 2019 en forêt de Chantilly, acte où AVA n'a jamais été mis en cause.
Agir comme d'habitude
Malgré l'arrêté, les anti-chasse à courre comptent bien continuer leurs actions les mercredis et samedis. Ce 26 septembre, ils partent comme d'habitude à la recherche des équipages de vénerie à travers la forêt de Compiègne, dans le but de les surveiller."On ne change rien et ça nous permettra de tester le dispositif mis en place par la préfecture, confie le militant. On verra quels moyens ils ont déployés, on verra jusqu'où l'État est capable d'aller. On ne veut pas d'arrestations."