Depuis la loi Matras de 2021, les sapeurs-pompiers peuvent se former pour secourir des animaux en danger. Une compétence complémentaire en progression depuis 2 ans en Picardie. L’Oise, extrêmement bien équipée, s’est dotée d’un véhicule spécialisé.
Une biche coincée dans une évacuation d’eau, un cheval enlisé dans la boue, une mygale cachée dans un pot d’olivier… Rien que samedi dernier, les pompiers de l’Oise ont dégagé une vache engluée dans un cours d’eau à Gisors. Grâce à leur nouvelle unité des risques animaliers (URAN), les 24 sapeurs-pompiers du SDIS 60 sont formés pour porter secours à tout être vivant.
#Vidéo 🐎 En images, retrouvez le sauvetage de la jument, réalisé ce matin à Trie-Château. pic.twitter.com/jk6wW0aJZn
— Sapeurs-pompiers de l'Oise (@SDIS60) July 25, 2023
À la caserne de Pont-Sainte-Maxence, un véhicule est spécialement dédié au sauvetage animalier. En s’approchant de plus près, il ressemble à une ambulance pour animaux. Toute une batterie d’outils équipe le véhicule. "On a du matériel pour les nouveaux animaux de Compagnie (NAC), des filets pour les animaux sauvages, des moyens de capture des volatiles", énumère devant le camion l’adjudant-chef David Zerouali.
On est toujours assistés par un vétérinaire
David Zerouali, adjudant-chef à la caserne de Pont-Sainte-Maxence
Le véhicule de l’URAN du SDIS de l’Oise n’est pas systématiquement engagé lors d’interventions animalières. "On a des degrés d’interventions, précise l’adjudant-chef. Si on intervient, c'est parce qu’il y a des compétences techniques à apporter". En plus de secourir l’animal, leur mission est d’assurer le bien-être de la bête. Un vétérinaire est toujours présent à bord du véhicule. Il pilote l’opération et guide les pompiers. Il peut, s’il le faut, commander l’administration d’une drogue pour endormir l’animal.
David Zerouali le précise : "l’URAN est là pour les animaux de grand gabarit, lorsque des précautions particulières doivent être prises, ou pour quelconque risque concernant l’animal ou la population".
Trouver un lieu de dépôt adapté
Une fois l’animal secouru, les équipes spécialisées doivent s’orienter vers la bonne structure. "Face à des animaux de faune sauvage, explique Laure Garrigues, responsable scientifique au zoo, les pompiers se retrouvent coincés parce qu’il faut bien trouver une place pour la bête. Donc, ils nous sollicitent pour nous déposer l’animal."
Tous les animaux récupérés ne sont pas laissés à l’abandon
David Zerouali, adjudant-chef à la caserne de Pont-Sainte-Maxence
Dernièrement, le SDIS de la Somme a apporté une mygale, trouvée dans un pot d’olivier, au zoo d’Amiens. Grâce à cette formation, "les pompiers ont cette compétence de reconnaissance d’espèce, reconnaît Laure Garrigues. Ils savent, par exemple, faire la différence entre une couleuvre à collier, qui doit être relâchée en milieu naturel, et un python exotique qui doit être déposé dans un centre adapté."
Un soulagement pour les centres d’accueil, car cette spécialisation des pompiers permet d’éviter la saturation des structures. Laure Garrigues l’avoue : "pour nous, ça change tout !" Chaque année dans l'Oise, 350 interventions de secours animaliers ont lieu, dont 25 % assurés par l'URAN.