En deux jours, une mygale et un gros lézard exotique ont été découverts vagabondant dans les rues d'Amiens et récupérés par les pompiers puis par le zoo. Ces opérations de sauvetage sont-elles fréquentes ? Comment ces animaux sont pris en charge ? Une responsable du zoo de la métropole picarde nous a répondu.
Drôles de trouvailles à Amiens ! En deux jours, une mygale et un lézard ont été trouvés errants dans la capitale picarde. La première a été découverte le 3 août dans un pot de fleur d'un magasin de bricolage samedi et probablement introduite en France avec la plante. Le second, un agame barbu, a été débusqué le lendemain dans le jardin de particuliers.
Tous deux ont été pris en charge par les pompiers et recueillis au zoo d'Amiens. Responsable scientifique au zoo d'Amiens Métropole, Laure Garrigues a accepté de répondre à nos questions.
Comment ces animaux ont été signalés puis récupérés ?
La mygale a été retrouvée dans un magasin d'Amiens par un client, dans un pot avec une plante
Les pompiers ont été appelés. C'est une équipe spéciale qui s'occupe des récupérer les animaux errants qui est intervenue - on les connaît bien au zoo d'Amiens parce qu'on travaille avec eux - et qui a emmené cette migale.
Le lézard a été retrouvé proche d'habitations, dans un jardin. Là aussi, c'est cette équipe de pompiers spécialisée qui est intervenue pour récupérer cet animal et qui nous l'a confié. Ce n'est malheureusement pas la première fois que ça arrive. On a beaucoup d'animaux dans cette pièce, on a beaucoup d'animaux qui nous ont été confiés par les autorités et par les pompiers parce qu'ils se sont retrouvés sur la voie publique.
Cette mygale est-elle une espèce dangereuse ?
C'est une petite mygale qui vit dans le sud de l'Europe, pas forcément les énormes araignées qu'on voit dans les films. Elle reste impressionnante pour celui qui n'aime pas les araignées ou pour nous, Français, qui avons l'habitude des petites araignées de nos maisons.
Sa morsure est douloureuse mais n'est pas dangereuse pour l'homme.
Ces captures d'animaux exotiques sont fréquentes ?
C'est très variable pour la fréquence. Ça peut être plusieurs fois dans le mois et puis parfois, on n'a plus rien pendant plusieurs mois.
Elles concernent majoritairement des nouveaux animaux de compagnie (NAC), donc des serpents, lézards, parfois araignées, beaucoup de pitons et de boas. Et des tortues, évidemment.
Que vont devenir ces animaux ?
Alors la suite, c'est que déjà, on va en prendre soin. C'est-à-dire qu'on va vérifier s'ils ne sont pas malades, qu'ils sont en bonne santé et qu'ils mangent. Ce n'est pas toujours facile pour des animaux qui vivent un grand stress comme ça. Pour les reptiles [en captivité], ce n'est pas toujours évident de manger et donc de continuer à vivre. Donc on va déjà s'assurer de tout ça, qu'ils soient en bonne santé, que tout va bien.
Pour le moment, ça se passe bien pour eux. Ils vont bien. (...) On va les garder jusqu'à ce qu'on arrive à leur trouver une place, soit chez des particuliers, soit dans d'autres structures zoologiques.
Comment leur trouvez-vous ces places ? Par des anonces ?
On lance une annonce dans le réseau des parcs zoologiques français et européens. Mais le plus souvent, ces parcs zoologiques accueillent aussi des animaux comme ça et on a tous le même problème, on arrive vite à saturation.
Dès qu'on a une place qui se libère, on la remplit, en fait. On est extrêmement sollicités par tous les services de l'État, qui sont eux aussi démunis face à la quantité d'animaux qui sont abandonnés ou perdus ou échappés, ou pas dans des conditions tout à fait légales. Donc on fait ce qu'on peut et c'est au cas par cas. On va essayer à chaque fois de faire du mieux qu'on puisse faire pour pouvoir accueillir un animal, mais parfois on est obligés de refuser.
À Amiens, ce qu'on fait, c'est qu'on travaille beaucoup avec la direction départementale de la protection des populations et la préfecture, qui nous aide à trouver les personnes ressources
et les capacitaires, les détenteurs de certificats de capacité pour détenir ces espèces. Car il y a certaines qui sont libres de détention et d'autres qui ne le sont pas. Pour ces dernières, il faut les autorisations nécessaires et se faire aider de la préfecture.