Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT, s'est rendue sur le site de Storengy de l'Oise jeudi 6 avril pour afficher son soutien aux salariés, en grève depuis le 7 mars contre la réforme des retraites. Elle a salué "une action exemplaire".
Sophie Binet est accueillie sous les applaudissements. En ce jeudi 6 avril 2023 au matin, qui marque la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la nouvelle secrétaire générale de la CGT est venue soutenir les grévistes de Storengy, filiale d'Engie, à Gournay-sur-Aronde, dans l'Oise.
Depuis le 7 mars, 80% d'entre eux mènent une grève reconductible. Le site isarien est le deuxième plus gros site de stockage de gaz de France et le seul qui alimente les Hauts-de-France. Après avoir commencé par réduire les volumes de gaz envoyés, depuis fin mars, les salariés de Storengy partout en France refusent de stocker le gaz.
"33 jours de grève, quand on connait le salaire moyen en France, ça pèse lourd sur le porte-monnaie. Ça montre une détermination, une combativité et ça pèse très lourd dans le mouvement. C'est ça qui permet, en articulation avec les fortes journées d'action, d'avoir la pression maximum sur le gouvernement et sur le patronat pour obtenir le retrait de la réforme", a souligné Sophie Binet, élue fin mars à la tête du syndicat.
"On ne lâchera rien, on est prêt à perdre encore du salaire"
En attendant la décision du Conseil constitutionnel prévue le 14 avril, Frédérique Ben, salarié et délégué syndical à la CGT Énergie, se dit déterminer : "On ne lâchera rien, on est prêt à perdre encore du salaire."
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"C'est le pays qu'on va mettre en sobriété énergétique si le gouvernement ne fait pas machine arrière. [...] Si on coupe le gaz, on va couper l'électricité, c'est un effet domino", prévient Frédéric Ben. Car un prolongement de la grève menace l'approvisionnement en gaz des Hauts-de-France pour l'hiver prochain.
Mais il est "encore le temps de faire machine arrière", tempère-t-il. Si "le gouvernement retire sa loi décrétée par 49.3, tout le monde revient à la raison. On est attachés au devoir de service public", souligne-t-il.
"Pas de retour à la normale tant que cette réforme ne sera pas retirée"
"Il n'y aura pas de retour à la normale tant que cette réforme ne sera pas retirée. La mobilisation continuera sous une forme ou une autre", a insisté Sophie Binet. La secrétaire générale du deuxième syndicat du pays a tenu à assurer les salariés du soutien de "toute la CGT" et a salué "une action exemplaire".
"La grève reconductible que vous avez construite depuis plus d'un mois est déterminante pour l'issue victorieuse du mouvement, donc bravo à toutes et tous. [...] Tenez bon parce que votre lutte est centrale", a lancé Sophie Binet aux grévistes avant d'entonner avec eux un chant : "Emmanuel Macron, si tu continues, il va faire tout noir chez toi !"
Le député insoumis de la Somme, François Ruffin, était également présent pour soutenir les grévistes de Storengy. "Ils ne le font pas seulement pour eux, mais pour le pays tout entier", a-t-il souligné.
Avec Lucie Caillieret / FTV