Jean-Louis Gaillet, retraité de 77 ans, a été tué à la tronçonneuse le 19 octobre dernier. Une enquête a été ouverte pour "assassinat" et son voisin, l'auteur présumé, a été hospitalisé. Une semaine après les faits, sa commune de Verberie, située entre Compiègne et Senlis (Oise), lui a rendu hommage.
Dans le silence, 250 personnes ont sillonné les rues de Verberie, ce dimanche 27 octobre. Certains portent des vêtements blancs, d'autres des fleurs ou des pancartes "Justice pour Jean-Louis". Membres de la famille, amis ou habitants, tous veulent rendre hommage au retraité isarien de 77 ans, tué à la tronçonneuse, le 19 octobre, jour de son anniversaire.
"Il y a de la colère et de l'incompréhension", souffle un participant.
Il a été victime d'une violence abjecte, injustifiable, incompréhensible. Il est parti dans des conditions absolument atroces.
Participant de la marche blanche
Un retraité connu au niveau municipal
Jean-Louis Gaillet était bien connu à Verberie, commune de quelque 4 000 habitants. L'Isarien s'était présenté sur une liste d’opposition aux dernières élections municipales. "C'était quelqu'un de formidable, le cœur sur la main, quelqu'un de droit", décrit Sandrine Fabre, qui a été sa vice-présidente lorsqu'il était à la tête du comité des fêtes. "Quand on connait Jean-Louis, on devient ami", résume-t-elle.
Une impression partagée quelques minutes après, lors de la prise de parole d'une voisine de la victime : "Tu inspirais la gentillesse, la bienveillance à chaque instant, toujours agréable avec ce sourire et cette petite touche d'humour qui savait réconforter dans les moments difficiles."
Les faits requalifiés en "assassinat"
Dans la matinée du 19 octobre, les gendarmes de Pont-Sainte-Maxence sont appelés "pour un homme qui aurait été vu s'en prendre à un autre à l'aide d'une tronçonneuse", explique Loïc Abrial, procureur de la République de Senlis, dans un communiqué de presse. Sur place, un homme, "maculé de sang" s'est présenté aux enquêteurs et a affirmé "avoir tué son voisin à l'aide d'une tronçonneuse". Les gendarmes ont ensuite découvert le corps de la victime.
Deux jours après, le parquet indique que, selon l'autopsie, la "cause la plus vraisemblable du décès" est liée à des "coups donnés à l'aide de la tronçonneuse retrouvée sur place." Alors qu'une enquête avait été ouverte dans un premier temps pour "flagrance pour meurtre", les faits sont requalifiés d’assassinat.
Les multiples vérifications opérées ces derniers jours par les enquêteurs (...) ont tendu à établir l'existence d'actes préparatoires à cette agression.
Loïc Abrial, Procureur de la République de Senlis
L'assassin présumé hospitalisé
L'auteur présumé, un voisin âgé de 30 ans, a été jugé "incompatible avec la garde à vue". D'après l'AFP, il était toujours à l'hôpital mardi 22 octobre, en début de soirée. Selon le parquet, l'homme a déjà été condamné à deux reprises, dont une en 2019, pour violences aggravées. Il a également fait l'objet d'un suivi médical au plan psychiatrique.
"Je ne comprends pas comment le maire, ou les gendarmes, ne sont pas informés de la présence d'individus potentiellement dangereux dans la commune. Il avait un passé judiciaire et il venait de sortir, selon mes informations, de l'hôpital pour des problèmes psychiatriques", déplore Michel Arnould, maire (SE) de Verberie. "Nous avons posé des questions et nous n'avons pas de réponses", conclut l'édile.
Les obsèques de Jean-Louis Gaillet auront lieu mardi 29 octobre, à Verberie.
Avec Claire-Marines Selles / FTV