"Tout commence d'une branche d'arbre pour devenir un arc" : un stage pour fabriquer son arme de tir préhistorique à la main

C'est à Crépy-en-Valois, au musée de l'archerie, que se transmet un savoir ancestral. Un stage de fabrication d'arcs préhistoriques était proposé mardi et mercredi afin que les élèves apprennent à tailler, poncer et pratiquer selon des techniques d'époque. Un avant-goût des championnats européens de tir aux armes préhistoriques qui auront lieu le week-end des 20 et 21 avril.

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S'essayer aux méthodes ancestrales de confection d'instruments anciens est possible à Crépy-en-Valois, dans l'Oise, où un stage de fabrication d'arcs était proposé mardi et mercredi aux novices curieux. L'apprentissage est complet et authentique, du choix de la matière première en passant par la confection, pour terminer par la pratique. Chaque étape est minutieusement entreprise pour transmettre ce savoir-faire datant de plus de 10 000 ans.

De l'outil à la confection, la nouvelle technologie est bannie

Pour arriver à l'outil tant convoité, le savoir-faire du fabricant est primordial et les outils aussi. Laurent Messiasse, facteur d'arcs, enseigne sa passion et les bonnes pratiques pour la fabrication de l'arc. D'un œil avisé et avec beaucoup de patience, il montre l'exemple : "Au final, on aura un petit arc comme ça, super sympa, un petit longbow d'époque". Si le silex n'est pas utilisé, aucun outil issu de la technologie de nos jours n'est autorisé. "On évite un maximum les outils, on va dire, électriques. Voilà, tout ce qui est grosses ponceuses, donc on leur apprend à travailler avec une plane, une wastringue, des râpes et du papier de verre".

Sous les conseils avisés de Laurent, James, le stagiaire, écoute attentivement les remarques et les explications sur l'étape de ponçage pour éviter les "ratés" au maximum et ainsi les défauts qui pourraient être présents sur le produit final. Au son du papier de verre glissant sur les futurs arcs, Laurent octroie aussi ses appréciations : "Il vaut mieux que tu reponces encore, là, il faut encore enlever trois ou quatre millimètres".

Lors d'une courte pause, Guillaume se rend compte de ce que l'expérience va lui transmettre : "L'avantage de faire tout à la main au début, c'est qu'on apprend à se servir d'un outil, d'avoir le geste, etc". Une belle manière d'apporter une expertise supplémentaire.

Des gestes à reproduire attentivement

La suite des opérations se déroule en extérieur, au soleil, où le travail n'est pas encore terminé. "Le plus dur qui va venir, c'est que tu dois faire ça jusqu'au bout de ta corde", énonce Laurent. L'effort n'est pas fini et l'étape du tressage va débuter. Il laisse l'élève suivre ses gestes avec beaucoup de concentration : "Vas-y, maintenant à toi". La corde est graissée puis tressée pour être plus solide. Autrefois, elle était en fibres végétales comme l'ortie ou le lin. L'enrouler est fastidieux, mais c'est pour apprendre ces gestes anciens que James est venu de loin.

Après une pratique peu confiante dans les débuts du tressage, mais très vite maîtrisée, James l'assure : "C'est beaucoup de travail penché, beaucoup de tailles, c'est une expérience cathartique. C'est fun et c'est intéressant de voir comme tout commence d'une branche d'arbre pour devenir un arc qui fonctionne".

Une fois le tressage fini, Laurent lui montre comment bander l'arc une première fois pour identifier ses défauts. Il manque quelques millimètres d'un côté : James retourne poncer encore un peu. Laurent en profite pour une petite démonstration de sa propre arme, d'où il décoche des flèches selon la méthode du tir instinctif. 

Laurent transmet son métier de facteur d'arc pour qu'il ne disparaisse pas, chaque stagiaire pourra donc reproduire ces gestes chez lui. Des armes de bois et de cuir qui nous transportent dans le temps. "Ça fait 70 000 ans que l'arc existe, on sent qu'on a quelque chose en nous depuis des milliers d'années et à ce moment-là, c'est magique, quand on va toucher un arc comme ça, on sent que cette partie se réveille" sourit Laurent. D'après lui, la pratique gagne du terrain, elle traversera encore cette génération. 

Laurent Messiasse propose donc des stages de ce type dans différents lieux. Les sensations uniques du tir instinctif sont aussi à découvrir le week-end des 20 et 21 avril, où les passionnés se retrouveront à Crépy-en-Valois pour les championnats européens de tir aux armes préhistoriques. 


Édité par Anaïs Denis / FTV

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