Dans la nuit du 28 au 29 juin 2023 à Montataire dans l'Oise, des jeunes ont saccagé une pharmacie et mis le feu à la façade. Les locaux sont encore inexploitables. L'activité a repris fin août dans un préfabriqué.
Les clients de Jean-Marc Facq ont dû s'habituer au manque d'espace. Depuis la fin du mois d'août, le pharmacien et ses employés ne les accueillent plus dans les locaux habituels, mais dans un petit préfabriqué bien moins adapté : "C’est compliqué, parce qu’on ne peut pas tout mettre en rayons. On fait des allers-retours pour un rien, on va dehors, on re-rentre, on ne fait que ça", se désole Mélanie Massin, préparatrice en pharmacie.
L'officine est pourtant essentielle pour les habitants du quartier : "On en a besoin. On n’est pas loin du médecin, tout de suite, on sort, on passe à la pharmacie. C’est plus pratique pour nous que d’aller en bas [de la ville] ou aller dans les zones commerciales. C’est plus simple, quand on est malade", confie une patiente au micro de France 3 Picardie.
700 000 euros de dégâts
Les dégradations remontent aux émeutes de la nuit du 28 au 29 juin. Des jeunes mettent le feu à une poubelle et la placent devant la devanture de la pharmacie.
Prévenu par les sapeurs-pompiers, Jean-Marc Facq, qui n'avaient jamais subi de dégradations en 25 ans, ne peut que constater l'étendue des dégâts : "Quand je suis arrivé, j’ai vu que la porte latérale de la pharmacie était ouverte (...). Hormis l’incendie, il y a eu aussi saccage et vols à l’intérieur. Les jeunes ont saccagé l’intégralité de l’outil informatique, le comptoir. Ils ont mis un peu de rayonnages par terre. C’était un cauchemar." Les dommages s'élèvent à 700 000 euros.
L'activité reste à l'arrêt pendant plusieurs semaines. Les salariés sont placés en chômage partiel et subissent le premier mois une perte de 30% de salaire : "C’est quand même énorme. L’assurance a pris en charge un mois après, heureusement", explique Mélanie Massin.
Son patron acquiesce : "Le chômage partiel, c’est « vous avancez l’argent » et vous vous faites rembourser après. J’ai reçu, fin septembre, la compensation de chômage partiel de juillet. On est début octobre, je n’ai toujours pas reçu le mois d’août."
Une réouverture espérée pour la fin de l'année
Des difficultés financières qui s'ajoutent à une fréquentation divisée par deux. Jean-Marc Facq attend donc avec impatience la visite vendredi 6 octobre de l'expert de l'assurance. S’il valide les devis, les travaux pourraient rapidement commencer. Le pharmacien espère pouvoir accueillir ses clients dans des conditions normales, dès la fin de l'année.
Comme cette officine de Montataire, près de 400 commerces des Hauts-de-France ont été dégradés pendant les émeutes du début d'été déclenchées par la mort de Nahel : l'adolescent de 17 ans a été tué le par le tir à bout portant d'un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine.