Après trois nuits de violences urbaines, plus de 30 personnes ont été interpellées dans le département de l'Oise. De nombreuses communes sont touchées par des dégradations de bâtiments publics, notamment de petites villes.
Dans son communiqué publié le 1er juillet, la préfecture de l'Oise annonce que 15 personnes ont été interpellées dans la nuit du 30 juin, suite aux violences urbaines qui émaillent le département depuis trois nuits. Elles s'ajoutent aux 17 interpellées la veille.
Alors que la préfète appelle "au calme et à la responsabilité de chacun", le communiqué souligne que le département compte plus de 600 effectifs de forces de l'ordre et pompiers déployés, dont une compagnie de CRS, appelée en renfort face aux émeutes.
Ces dernières ne se limitent pas aux grandes agglomérations de Creil, Compiègne et Beauvais. Elles touchent aussi de petites villes comme Nogent, Villers-Saint-Paul ou encore Pont-Saint-Maxence.
Un maire dans l'incompréhension
À Pont-Saint-Maxence,ville d'environ 12 500 habitants entre Creil et Compiègne, le maire LR Arnaud Dumontier passe toutes ses nuits avec les forces de l'ordre, depuis le déclenchement des émeutes et "aussi longtemps qu'il le faudra". Dans sa ville, pas de dégradation mais des tentatives de guet-apens : "Hier, il y a eu un appel aux pompiers pour des voitures incendiées à Fort-Aubin. Nous étions déjà engagés dans le quartier suite aux appels des habitants, il n'y avait pas d'incendie. C'était une volonté d'aspirer les forces de l'ordre au cœur du quartier pour en découdre".
"Ils se trompent de colère en visant leur environnement immédiat"
Arnaud Dumontier - maire de Ponte-Sainte-Maxence
Arnaud Dumontier est partagé entre incompréhension et sentiment d'injustice. Il égrène la liste des investissements réalisés sous son mandat, notamment dans le quartier Les Terriers, qui aurait bénéficié de 38 millions d'euros pour construire aire de jeu, city stade et mettre en place des activités de soutien scolaire.
"Ils ne peuvent pas dire que le quartier est à l'abandon, déclare Arnaud Dumontier. Je ne comprends pas cette jeunesse, j'en ai fait la priorité de mon mandat, beaucoup de choses sont proposées. Ils se trompent de colère en visant leur environnement immédiat".
Le maire reconnaît "un problème structurel de la Police Nationale : il va falloir réfléchir à cela, c'est l'homme malade du Ministère de l'intérieur". Mais pour lui, les relations entre force de l'ordre et population ne sont pas problématiques dans sa commune. "Il y a une espèce de mimétisme de ce qu'il se passe ailleurs, ces jeunes n'ont pas de raison de s'en prendre aux forces de l'ordre", insiste-t-il.
Sur la commune, un couvre-feu pour les mineurs non accompagnés a été mis en place jusqu'au 8 juillet. Arnaud Dumontier attend aussi que les boxeurs de haut niveau qui évoluent dans le club BCOP, Boxing Club Olympique de Ponte-Saint-Maxence, prennent la parole pour inciter les jeunes au calme.