Visite ministérielle dans l'Oise : "Il faut rester humble face à ces agressions de chevaux, aucune thèse n'est écartée"

Alertés par la recrudescence d'agression de chevaux dans les Hauts-de-France, les ministres de l'Intérieur et de l'Agriculture ont fait un point sur les derniers éléments des enquêtes à Plailly dans l'Oise ce 7 septembre. 153 enquêtes ont été ouvertes en France, dont huit dans l'Oise.

Alertés par le nombre croissant d'agressions de chevaux, les ministres de l'Intérieur Gérald Darmanin et de l'Agriculture Julien Denormandie ont assuré la filière équine de leur soutien. Le 7 septembre, ils ont rendu visite à une éleveuse et sophrologue installée à Plailly, dans le sud de l'Oise, dont un cheval a été retrouvé mort et mutilé en juillet dernier.

"Depuis plusieurs semaines, les propriétaires de chevaux font face à des actes de barbarie, des sévices qui consistent à couper les oreilles des chevaux, à enlever les yeux, à lacérer les parties génitales, à vider ces animaux de leur sang," rappelle Julien Denormandie.
 

"C'est une situation inacceptable qui diffuse une peur chez les éleveurs. (...) Nous sommes mobilisés pour faire en sorte que cette crainte disparaisse le plus rapidement possible et que justice soit faite," assure le pensionnaire de Bauvau après avoir fait un point avec les services d'enquête et des élus isariens.

 

Il faut rester humble face à ces passages à l'acte, aucune thèse n'est écartée.

Jean-Baptiste Bladier, procureur de la République de Senlis



Dans l'Oise, huit enquêtes sont en cours. "Ces phénomènes sont très troublants et il est difficile d'en identifier les motivations, rappelle Jean-Baptiste Bladier, procureur de la République de Senlis. Ce sont des actes totalement gratuits. Il n'y a a priori pas d'objectif économique, comme le prélèvement d'organes de chevaux." Quant à la thèse de la secte, "tout cela paraît tellement irrationnel qu'on tend à envisager [les thèses] qui sont le moins rationnelles. La secte est souvent associée à l'irrationnalité".

Enquêtes locales et nationale

153 enquêtes sont ouvertes dans la moitié des départements français, "dont une trentaine de faits sont particulièrement sérieux, entraînant la mort du cheval ou des blessures extrêmement graves," indique l'ancien maire de Tourcoing.

Plusieurs interpellations ont été menées depuis le printemps, notamment celle du suspect du Haut-Rhin placé en garde à vue le 7 septembre et libéré depuis. Cet homme de 50 ans avait été interpellé à son domicile de Nambsheim (Haut-Rhin) lundi matin par les gendarmes de la section de recherches de Dijon suite au signalement d'un témoin qui pensait l'avoir identifié sur portrait-robot. Ce portrait, diffusé fin août, est celui d'un des deux auteurs de sévices infligés à un cheval et deux poneys le 24 août dans un refuge de l'Yonne.

Les forces de l'ordre travaillent sur "deux différents niveaux d'intervention, les unités locales travaillant sur le dossier en partenariat avec les sections de recherche régionales et l'office central pour appréhender des points communs entre les différents faits," souligne Gérald Darmanin.
 
Pour le haut magistrat, il serait "très surprenant" que ces actes perpétrés un peu partout en France soit l'oeuvre d'une seule personne. "J'ai du mal à concevoir que ce soit l'oeuvre de quelqu'un - ou quelques uns - qui ne s'y connaisse pas en matière de chevaux, confie Jean-Baptiste Bladier. À Plailly, des organes ont été prélevés ou atteints. Et il faut savoir approcher le cheval, l'immobiliser et le maltraiter."

Le pensionnaire de Bauvau appelle les Français vivant en milieu rural à signaler aux gendarmes (au 17) tous les indices qui permettront d'arrêter les personnes qui commettent ces actes, "notamment lorsque les chevaux se trouvent sur des parcelles isolées des habitations". Gérald Darmanin rappelle de même que les gendarmes ont renforcé les patrouilles près des centres équestres, avant de souligner que les victimes ne doivent pas "faire justice elles-même."
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité