VIDÉO. Paris-Roubaix : comment est née la mythique rivalité entre Eddy Merckx et Roger De Vlaeminck en 1969

Paris-Roubaix 1969, c'est aussi la première participation d'un futur grand nom de l'Enfer du Nord. Un certain Roger De Vaelminck...

13 avril 1969. Eddy Merckx n'est pas encore connu comme "Le Cannibale", mais son appétit fait déjà peur. Le vainqueur de l'édition 1968 – la première digne d'être nommée "Enfer du Nord" avec l'arrivée de la Trouée d'Arenberg – remet son titre en jeu, après avoir entre temps remporté un Tour d'Italie, le Tour du Levant, son premier Paris-Nice et son premier Tour des Flandres. Une infime fraction de son palmarès gargantuesque.
 
"À l'époque, beaucoup de coureurs sont remontés contre Merckx" observe Pascal Sergent, historien du cyclisme et spécialiste de Paris-Roubaix. La suprématie du Flamand fait des envieux et une équipe mythique (belge, forcément) se renforce spécialement pour lui tenir tête : Flandria, "l'une des belles équipes" de la Reine des classiques qui "voulait barrer la route à Merckx".

 

"Le début de la grande guerre"

Question parcours, pas grand chose n'a changé depuis le grand bouleversement de l'année précente  "Le parcours à partir de 1968 était à peu près figé, l'ossature est identique". En revanche, la 67e édition marque "le début de la grande guerre entre Merckx et Flandria".

L'équipe Flandria est, pour ainsi dire, faite pour les classiques comme le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix : "Briek Schotte, directeur sportif chez Flandria, voulait construire une équipe taillée pour les flandriennes". D'où le nom. 
 

L'équipe compte notamment dans ses rangs Walter Godefroot – troisième au précédent Paris-Roubaix et vainqueur du Tour des Flandres en 1968 – ainsi qu'un certain... Roger De Vlaeminck, 22 ans, fraîchement passé professionnel et futur "Monsieur Paris-Roubaix" avec ses quatre victoires.

C'est justement Godefroot qui remportera cette édition en 6 heures, 46 minutes et 47 secondes. Une victoire en solitaire, plus de deux minutes et demie devant Eddy Merckx, second. "C'est une défaite un peu marquante pour Merckx" poursuit Pascal Sergent. "Il comprend que désormais il devra faire avec Flandria."
 
Une victoire loin d'êre usurpée, donc. "On attendait un jour ou l'autre une victoire de Godefroot, grand rival de Merckx". Le vainqueur du Paris-Roubaix 1969 (qui restera l'un des meilleurs coureurs de classiques dans les années 70 notamment en remportant un second Tour des Flandres en 1978) a un profil atypique.

 

De la gym au vélo

"Petit, il a fait beaucoup de gymnastique. C'est son père qui lui a imposé le vélo et lorsqu'il a commencé à gagner, il a continué" raconte Pascal Sergent, pour qui ce passé de gymnaste se ressent dans sa stature. "Il est très costaud sur le vélo, c'est un lutteur !"

Cette 67e édition fait aussi naître une autre rivalité belgo-belge, celle qui oppose Eddy Merckx et Roger De Vlaeminck, classé cinquième à quelques centièmes de secondes derrière le Cannibale. "En 1969, déjà, Vlaeminck est dans les roues de Mercxk. Il voulait l'abattre."
 
Il s'en approchera l'année suivante : en 1970, Merckx remporte son second Paris-Roubaix, talonné par De Vlaeminck. Puis "Le Gitan" grignotera d'année en année l'avance de son compatriote. Et ils marqueront ensemble plusieurs des plus belles années de Paris-Roubaix.
 
L'actualité "Sport" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Hauts-de-France
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité