Une banderole, affichée sur le fronton de la mairie de Grenay dans le Pas-de-Calais, a déplu au syndicat policier Alliance. Des propos dans lesquels le maire fustige la formule "Le problème de la police, c’est la justice" employée par le syndicat lors de la manifestation des policiers à Paris.
C’est une banderole dont le message a déplu jusqu’aux cadres nationaux du syndicat policier Alliance qui s’est fendu aujourd’hui d’un communiqué après les propos du maire de Grenay un village dans le Pas-de-Calais.
"Le problème de la police, ce n’est pas la justice ! Le problème de la police, ce sont les revendications du syndicat Alliance..." Des propos affichés sur le fronton de la mairie dans lesquels le premier édile fustige la formule employée par ce syndicat lors de la manifestation des policiers à Paris la semaine dernière "Le problème de la police, c’est la justice."
Afficher les engagements de la Ville, une tradition
Ces quelques phrases ont fâché jusqu’à la direction parisienne du syndicat policier. Qui a demandé à son secrétaire départemental de réagir. "On voulait marquer le coup au moins par un communiqué, explique Sliman Hamzi. Nos collègues sur place ont été stupéfaits de voir ce message sur une banderole accrochée à l’hôtel de ville. Ce n’est pas ce qu’ils attendent des élus en ce moment." Et de préciser : "Nos collègues étaient tellement remontés qu’ils étaient prêts à venir manifester."
Une réaction qui a surpris le maire communiste de Grenay dans le Pas-de-Calais. "Le fronton de la commune sert régulièrement à des affichages, explique Christian Champiré. La semaine dernière, il y avait un autre message : sur la situation entre Israël et la Palestine. Et l’ambassade d’Israël ne s’en est pas émue."
Il faut dire que les billets placardés sur l’hôtel de la ville, c’est une tradition dans ce petit village de 7000 habitants. "En 1957, un de mes prédécesseurs a dit non à la guerre d’Algérie, il a été suspendu par le préfet de l’époque, rappelle l’édile municipal. On a l’habitude de ces affichages qui s’adressent aux habitants et qui portent sur les engagements de la ville."
La formule "Le problème de la police, c’est la justice"
Christian Champiré dit aussi avoir été choqué par les propos du syndicat Alliance lors de la manifestation parisienne du mercredi 19 mai. "Comment un syndicat policier, garant de la sécurité publique, peut affirmer que c’est la justice son problème, s’exclame-t-il, c’est extrêmement dangereux quand des policiers commencent à contester la justice de leur pays. J’ai confiance en la police nationale : je sais qu’elle répond toujours présent, qu’elle est au plus près des drames humains qui peuvent avoir lieu sur notre commune. Elle aide les familles, elle soutient les victimes. Par contre, les propos du syndicat alliance, c’est quelque chose qui est impossible à entendre pour un professeur d’histoire géographie comme moi. Je ne peux pas dire à mes élèves en cours d’éducation civique que la police et la justice se battent entre eux."
L’absence de réaction des autres politiques l’a aussi choqué.
Pour le représentant départemental d’Alliance, pas question de remettre en cause les propos de la semaine dernière : "Notre représentant syndical a eu le courage de dire ce que tout le monde pense."
Le calicot polémique ne devrait rester afficher que cette semaine. Il sera remplacé dès lundi par un hommage à l’un des habitants de Grenay. Le maire a bien voulu nous donner la primeur du nouvel affichage. (Voir photo). Il sera sûrement moins controversé.