En octobre dernier, lors d'un meeting à Quéant près d'Arras, Jordan Bardella, candidat à la présidence du Rassemblement National, prend un bain de foule. Marcel Trollé, 76 ans, tente alors de lui saisir le bras pour lui passer un message sur "l'union des droites". Evacué manu militari par des vigiles, ce dernier assure avoir fait un malaise et avoir appelé les pompiers. Pourtant 3000 euros d'amende avec sursis sont requis à son encontre. Jugement le 16 janvier.
L'avocat de Marcel Trollé, Me Eric Dhorne, estime que le service d'ordre du Rassemblement national, le DPS, le Département Protection et Sécurité a voulu ainsi allumer un "contre-feu" : "Mon sentiment profond, c'est que l'évacuation de mon client a été musclée et inappropriée et que, pour se protéger d'une éventuelle plainte de mon client suite à un problème de santé persistant, le service d'ordre du RN a voulu se protéger en portant plainte".
L'intéressé lui trouve complètement anormal d'être mêlé à cette affaire : "lorsque j'ai fait ma déposition suite à la plainte d'un cadre du DPS à Paris, j'ai bien précisé à l'officier de police judiciaire que j'avais au maximum, machinalement touché l'avant-bras de Jordan Bardella. Ce n'est pas facile vous savez d'être accusé à tort", conclut le septuagénaire.
"Pour violence sans ITT sur personne chargée d'une mission de service public" (Jordan Bardella n'étant pas alors à Quéant en tant que député européen mais en tant que candidat à la présidence du RN) Marcel Trollé a vu requérir contre lui 3000 euros d'amende avec sursis à l'audience de ce lundi 2 janvier. Jugement le 16 janvier, annonce La Voix du Nord.
Avant même le jugement du tribunal correctionnel d'Arras, Me Eric Dhorne avoue ne pas comprendre que l'affaire n'ait pas été classée sans suite et trouve cela même "ahurissant".