On peut honorer le patrimoine de mille et une façon. C'est en créant sa dernière robe de toutes pièces que Sylvie Facon a décidé de raconter l'histoire d'Arras.
Il y a ceux qui achètent un simple t-shirt "I love Arras" et ceux qui passent des centaines d'heures à réaliser un vêtement à l'effigie de la ville. Sylvie Facon fait définitivement partie de la seconde catégorie. La créatrice a travaillé "entre 250 et 300 heures" sur sa robe.
Un travail minutieux
Cette arrageoise de 56 ans a pensé à tout. Maisons sur la poitrine, arcades et beffroi sur le ventre, pavés sur la taille. Les jalons de la ville sont délicatement mêlés sur le tissu : "J'avais l'embarras du choix pour représenter Arras. J'ai mis en avant des éléments connus de l'histoire de la ville". Bien sûr, certains éléments, plus symboliques, attireront les connaisseurs les plus avertis. "Derrière les maisons, j'ai essayé de suggérer les feux d'artifices"
Le produit final est le résultat d'un travail d'orfèvre. Certaines parties de la robe sont peintes sur des tissus en soie avant d'être assemblés."J'ai commencé par peindre les maisons, puis j'ai réalisé le corset et la jupe", décrit Sylvie Facon. S'ensuit un travail de fusion, car il ne s'agit pas pour elle "de juxtaposer les différents éléments".
Un moyen d'expression
Quant au mannequin, il était tout trouvé : Violette Delbarre. Cette jeune femme d'une vingtaine d'année est conseillère de la ville d'Arras déléguée à l'accès à la culture des jeunes."Je la connais depuis qu'elle est toute petite, s'enthousiasme la couturière, elle fait partie du groupe de filles qui portent mes robes. Il n'y avait pas meilleure personne que Violette pour porter celle-ci"
Cela fait bientôt vingt ans que Sylvie Facon imagine, peint et coud ses robes. "Je cherchais un moyen d'expression moins ordinaire qu'une simple toile, donc je me suis tournée vers les bustes et les robes", explique-t-elle. Parmi ses autres créations, elle compte une robe violon et une robe livre.
Quand on demande à Sylvie Facon si elle a de nouveaux projets, elle rigole comme si la question était absurde. "J'ai toujours quelque chose sur le feu !" Dans ses tiroirs actuellement, une robe en dentelle "très romantique", puis dans le futur "une robe inspirée par les vitraux et le sacré".