La ville d’Arras s’est réveillée bouleversée au lendemain de l’attentat qui a fait un mort et trois blessés vendredi 13 octobre 2023 au lycée Gambetta. Trois ans presque jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, cette nouvelle attaque terroriste suscite la stupeur des habitants.
Arras touchée en plein cœur après l’attaque au couteau au lycée Gambetta vendredi 13 octobre 2023. Un professeur de lettres, Dominique Bernard, a perdu la vie en tentant d’arrêter l’assaillant, un ancien élève fiché S, et trois autres personnes ont été blessées. Au lendemain de l’attentat, la ville est en état de choc.
Jour de marché à Arras, ce samedi matin, sur la place des Héros. Moins de monde que d’habitude, un calme qui tranche avec l’horreur vécue la veille dans la ville. Les commerçants sont néanmoins au rendez-vous, comme Philippe : "Je suis indigné, cela n’aurait pas dû se passer ! Mais il ne faut pas paniquer, autrement on ne sort plus de chez soi."
Un peu plus loin, une cliente raconte : "On vient d’Achicourt, on a vu toutes les routes barrées, la police. On ne s’attendait pas à une chose comme ça, surtout à Arras. Je ne réalise pas, c’est très triste, c’est beaucoup de malheur pour tout le monde, les enfants, les professeurs, les familles."
La tristesse, l’incompréhension, l’inquiétude, ce sont les sentiments qui dominent. Devant un étal, une cliente témoigne : "La nuit a été difficile ; mon fils était dans un autre lycée, pas à Gambetta, mais il a été confiné. Il a été choqué de savoir qu’on pouvait entrer dans un lycée et se faire agresser. On est inquiets pour nos enfants et leur sécurité."
Une ville endeuillée… Les drapeaux des bâtiments publics de la commune ont été mis en berne pour exprimer l'émotion et la solidarité de tous.
Tous les événements prévus ce week-end sont annulés : la Fête de la place du théâtre, le championnat régional d'impro, la Fête de la science, ainsi que la retransmission du match de rugby France-Afrique du sud.
Malgré le drame, Marianne est venue faire ses courses au marché ; elle est enseignante : "Je me sens touchée par ce qui s’est passé, dans ce lycée pas très loin du mien. On va être vigilants dans nos établissements, il faut que la vie continue malgré tout."