La sidération traverse les collégiens et lycéens qui ont vu l'attaque barbare dans leur établissement scolaire Gambetta. Confinés plusieurs heures, ils ont fini par retrouver leurs parents, bouleversés. Témoignages.
Ils ont été témoins de l'horreur. Des élèves, collégiens et lycéens de Gambetta à Arras, ont vécu de l'intérieur l'attaque terroriste d'un jeune radicalisé qui a semé la terreur dans les locaux de l'établissement, dans la matinée du vendredi 13 octobre.
"On avait une journée de cours normale jusqu'à 11 heures, se remémore Aram. On se dirigeait vers la cantine et là on a vu notre prof de sport en sang. Il nous disait d'appeler la police et d'aller se cacher. Ensuite on a vu un monsieur avec un couteau, de grande taille avec les cheveux attachés, qui lui mettait des coups de pression. Ensuite on a couru pour aller se cacher."
"On pensait à notre vie, vraiment"
"J'étais au premier étage, j’ai vu l'homme rentrer dans le lycée avec un couteau et un homme se faire jeter par terre, décrit Abigaël. On a tous couru dans les salles. On pensait à notre vie, vraiment."
Les élèves partent alors se confiner à l'intérieur du bâtiment, dans les classes. De là, ils préviennent leurs parents de la situation. "J'étais au travail quand mon fils m'a envoyé des messages", remet Stéphane, père d'un collégien. "ll me disait qu’il avait peur, m’envoyait des visages qui pleurent". "Ma fille m'expliquait que tout allait bien pour elle, mais l'attente était interminable", confie de son côté Sandrine.
"Certains pleuraient, d'autres avaient des crises d'angoisse"
Dans les locaux, la sidération se mêle à la peur. "Certains pleuraient, d’autres avaient des crises d’angoisse", fait savoir Abigaëlle. "Mes camarades étaient sous le choc, on essayait de les réconforter", ajoute Aram. Tous évoquent des échanges rassurant avec les professeurs.
Après plusieurs heures, et une fois l'assaillant interpellé, les élèves ont été libérés. Certains, en larmes, sont tombés dans les bras de leurs parents et proches, qui patientaient à l'extérieur. Des retrouvailles comme "un soulagement". "L’avoir près de moi. La soutenir. Maintenant on va en parler et on va avancer. Il faut continuer à vivre. Il ne faut pas que ça nous arrête", lance la mère d'Abigaëlle.
Une cellule psychologique a été mise en place aux abords de l'établissement, pour prendre en charge les témoins de ces scènes d'horreur. Elle se tenait encore dans la soirée. Le maire de la ville d'Arras a annoncé que le lycée restera ouvert demain matin.