La République en Marche devrait confirmer ce lundi soir la présence de l'Arrageois Pascal Canfin, ex-ministre (EELV) délégué au Développement, en deuxième position sur la liste conduite par Nathalie Loiseau aux prochaines élections européennes.
Le départ attendu ce lundi du gouvernement de Nathalie Loiseau pour mener la liste de La République en marche (LREM) donne un coup d'accélérateur à la campagne des européennes, dont les principaux protagonistes sont désormais connus. La ministre des Affaires européennes s'apprête à remettre sa démission, a appris l'AFP auprès de son entourage, avant d'être confirmée comme tête de liste du parti présidentiel pour le scrutin du 26 mai.
LREM réunit son bureau exécutif dans la soirée. Le parti devrait aussi confirmer à cette occasion la deuxième place sur la liste de l'écologiste Pascal Canfin, ex-ministre (EELV) délégué au Développement au sein du gouvernement Ayrault en 2012. Le premier grand meeting de campagne aura lieu samedi à Aubervilliers, en banlieue parisienne.
La présence de Pascal Canfin sur la liste LREM ne fait pas de doute, selon une source proche de la majorité. Elle vise en particulier à mordre sur l'électorat écologiste qui avait largement voté Macron en 2017. Un message reçu cinq sur cinq par Yannick Jadot, qui s'en est agacé par avance ce lundi matin sur RMC: "Je ne comprends pas qu'un écologiste aujourd'hui, sincère, convaincu, puisse rejoindre un mouvement politique, un président de la République, qui a tellement renoncé sur l'écologie".
Courtisé depuis des mois
Natif d'Arras, Pascal Canfin, 44 ans, est directeur de WWF France, une fondation qui milite pour la préservation des espèces et des écosystèmes. En novembre 2018, Emmanuel Macron l'a désigné parmi les 13 membres du Haut conseil pour le Climat. Ancien ministré délégué au Développement du gouvernement Ayrault entre 2012 et 2014, il était courtisé depuis des mois par LREM, mais s'était refusé jusqu'ici à s'allier au parti présidentiel.
"Aucun écologiste ayant des convictions écologiques n'ira dans ce gouvernement s'il n'y a pas de big bang (...) L'État aujourd'hui n'est pas organisé pour produire la transition écologique à l'échelle dont on a besoin", avait-il ainsi commenté, fin août, après la démission de Nicolas Hulot du gouvernement, comme le rappelle France Inter. "C'était vrai sous Nicolas Sarkozy, c'était vrai sous François Hollande, c'est vrai sous Emmanuel Macron : on dit qu'on va le faire et on ne le fait pas. Il faut arrêter de faire semblant", déclarait-il encore en novembre à propos de la politique écologique du président de la République.
.@PCanfin sur la politique écologique : "Il faut arrêter de faire semblant" #le79inter pic.twitter.com/Hki2CQhSIU
— France Inter (@franceinter) 20 novembre 2018
Mais Pascal Canfin louait aussi en parallèle la politique internationale d'Emmanuel Macron, notamment sur la question climatique. "Objectivement c'est l'un des très rares à faire le job diplomatique sur le climat", confiait-il récemment selon France Inter.
Selon un sondage Harris Interactive et Agence Epoka pour TF1, LCI, RTL et Le Figaro publié dimanche, la liste de la majorité LREM et MoDem pointe à 23% d'intentions de vote et devance celle du Rassemblement national (21,5% en présence d'une liste "gilets jaunes", 22% sans liste "gilets jaunes"). Ces ordres de grandeur sont observés à l'identique dans une série d'autres études publiées ces dernières semaines.